Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a, au cours d’une conférence de presse, ce jeudi 11 février 2021 à Ouagadougou, porté une analyse sur le processus de réconciliation nationale.
Quel est le modèle de réconciliation à adopter ? C’est autour de cette principale interrogation que l’organisation de la société civile, le CISAG, a bâti son analyse au cours de cette sortie. Elle demande donc que le terrain soit balisé par la définition d’un modèle.
Selon les conférenciers, un besoin de clarification s’impose afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde, pour parler ensemble le même langage. Qu’il s’agisse de la réconciliation à la rwandaise, à la sud-africaine, à la tunisienne ou à l’algérienne…, il faut définir un modèle, suggère l’organisation.
- Le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, entouré de ses proches collaborateurs
« Car, de toute évidence, pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans l’esprit des uns et des autres. Qu’il s’agisse du modèle de réconciliation à adopter : à la rwandaise, à la sud-africaine, à la tunisienne ou à l’algérienne… Il nous faudra à un moment ou à un autre, faire un choix d’opportunité. Un choix dont l’efficience dépendra de la bonne volonté de tous les acteurs et leur capacité à s’oublier eux-mêmes pour enfin penser à l’intérêt général, à l’intérêt du pays », observe le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, principal intervenant à la conférence.
Dans sa perception, l’organisation pense qu’il peut être mis en place une cellule qui sera coordonnée par le ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale. Cette cellule (composée d’autorités coutumières, religieuses, de leaders politiques et de la société civile) doit être autonome afin de permettre aux débats d’être francs, précisent les responsables de cette organisation. « Le choix des acteurs est d’autant plus important et essentiel, quand on sait que la réconciliation nationale ne concerne pas que des acteurs nationaux, mais concerne aussi des acteurs étrangers pour les crimes économiques et environnementaux par exemple », explique M. Ouédraogo.
Le CISAG estime également que la justice classique et la justice transitionnelle peuvent être utilisées dans le processus pour aboutir à l’idéal recherché.
Dans cet esprit de circonscrire l’objet, le CISAG pense que les dossiers dont les personnes ont été dédommagées ne doivent pas faire partie de cette réconciliation de la matière du processus.
« La réconciliation, pour qu’elle soit vraie, réaliste et réalisable, il faut que les acteurs soient francs. Il faut qu’il y ait de la sincérité dans ce que nous allons faire », a invité le président du CISAG.
Selon les conférenciers, le Burkina a traversé des moments difficiles qui laissent jusque-là des meurtrissures. Ils relèvent par exemple que la période de la Révolution a connu des « crimes crapuleux, des pertes d’emplois sans raison valable », divisant les Burkinabè. « L’idéologie révolutionnaire a divisé les Burkinabè à un moment donné et il faut le reconnaître. Les stigmates demeurent aujourd’hui. C’est de la Révolution au Front populaire que nous avons vu des sous-officiers diriger des officiers », regrette Issiaka Ouédraogo, invitant chaque Burkinabè a apporté du sien au processus de réconciliation nationale.
O.L
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents