L’un des faits marquants au plan politique, et la semaine écoulée, c’est cette démission du vice-président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), Fousséni Ouédraogo. Que les arguments avancés par le partant pour motiver sa décision ne soient pas crédibles aux yeux de certains citoyens, on peut l’admettre. Mais la réalité demeure que le président d’honneur et candidat du parti, Yacouba Isaac Zida, semble avoir planté un couteau dans le dos de ceux qui ont cru à lui et ont, de ce fait, mouillé le maillot pour son repositionnement.

La déception des partisans de l’ancien président du Faso, ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, semble grande. Certains se sentent trahis pour avoir porté un combat dont le principal concerné, Yacouba Isaac Zida, n’a visiblement pas accordé de l’importance.

On a en souvenance, ces jeunes des organisations de la société civile qui ont pris le risque (risque parce que dans un contexte de coups du pouvoir sur Zida) de parcourir les régions du pays pour « préparer » le « grand retour ».

De celles-là, la coordination « Génération Zida pour la patrie » qui, dès le 16 février 2019, lançait à partir de Bobo-Dioulasso, une campagne nationale pour Yacouba Isaac Zida, qu’elle présentait comme « l’homme de la situation ». Elle l’appelait donc à se présenter à la présidentielle de novembre 2020.

L’on assistera même à une sorte de bagarres d’appropriation de ce retour entre organisations, sur fond de querelles de légitimité auprès de l’exilé du Canada (Burkina Faso : Grabuge de « co-épouses » autour de Yacouba Isaac Zida !).

Le lancement du Mouvement patriotique pour le Salut (MPS) en juillet 2019, dont il est président d’honneur, dirigé par le constitutionnaliste et leader d’opinion, Pr Augustin Loada, est apparu comme un renfort pour ces initiatives jusque-là recensées.

Le 15 février 2020, le président du parti et son bureau dévoilaient à la fois sa candidature et son retour « bientôt » pour les élections.

Puis, des dates se succèdent de son retour ; soit par l’entremise de ‘’ses hommes » soit par lui-même. Les annonces et promesses du retour, il y en a donc eu à profusion.

La campagne électorale qui était ficelée autour de ce retour au bercail subira finalement la déception de cette intention sans suite.


N’y-a-t-il pas matière à croire donc que Yacouba Isaac Zida a assez fait diffuser, par les responsables du MPS, des contre-vérités à l’opinion, auprès de laquelle lui et le parti sollicitaient pourtant des suffrages ?

Par-dessus tout, sa position à contre-courant de celle de son parti sur les résultats de la présidentielle (alors que le président du parti félicitait le vainqueur, lui, déclarait publiquement qu’il s’abstenait de ‘’féliciter quelqu’un qui n’a pas honnêtement gagné ») ressemble à un coup de pied dans la fourmilière.

Dès lors, les ingrédients n’étaient-ils pas réunis pour un échec à la « hauteur » des « faux départs » auxquels Zida lui-même s’était accommodé et par lesquels, il a finalement ridiculisé tous ceux qui ont mouillé le maillot ?

Avec ce score de 1, 53% à la présidentielle et zéro député pour le MPS, la déception ne peut que gagner les rangs, lorsqu’on se rend compte qu’une décision courageuse dans cette campagne l’aurait positionné dans une dynamique d’avenir et placé le parti dans le paysage politique actuel où le renouvellement se présente comme un fait.

Le MPS va-t-il désormais s’affranchir de son mentor, Yacouba Isaac Zida, pour se construire une identité aux fins de porter et répondre aux espoirs qui avaient été placés à lui dès le départ ? L’ancien cadre du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), Yacouba Isaac Zida, saura-t-il avoir une stratégie pour se redorer le blason et/ou positionner le parti là où l’attendaient ses inconditionnels et certains Burkinabè ?

Il appartient à Yacouba Isaac Zida d’œuvrer à ne pas donner raison à ceux-là qui ont toujours vu en lui, un « homme apte à trahir », un « égocentrique », qui n’a de mérite qu’un hasard de l’histoire.

Oumar L. Ouédraogo

(oumarpro226@gmail.com)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net