A 77 ans, et considéré comme le président de plus vieux des Etats-Unis d’Amérique (USA), le démocrate Joe Biden a prêté serment ce mercredi 20 janvier 2021, devenant ainsi le 46e président de cette puissance mondiale. Son prédécesseur, Donald Trump (républicain) cède ainsi un pays marqué par des divisions et surtout des moments difficiles de ses derniers jours à la présidence qui ont titillé la démocratie américaine.

« Nous pouvons nous traiter, les uns les autres, avec dignité, respect, nous traiter comme voisins plutôt que comme adversaires, arrêter de crier et d’hurler pour faire redescendre la température », a ouvert Joe Biden dans son discours, avant de préciser : « Nous avons beaucoup à faire, beaucoup à réparer, à construire, à soigner. (…). Peu de personnes dans notre histoire ont eu à faire face à des temps aussi troublés ».

Conscient des défis, le nouveau président a, via son compte tweeter, affiché : « Il n’y a pas de temps à perdre quand il s’agit d’affronter les crises que nous traversons. C’est pourquoi, aujourd’hui, je me rends au bureau Oval pour me mettre au travail, lancer des actions audacieuses et soulager immédiatement les familles américaines ».

Comme pour dire donc qu’il faut vite faire d’oublier l’ère Trump (homme d’affaires) qui aura réussi à convaincre que la politique n’est pas de l’amateurisme, c’est un métier, et à mettre en exergue la réalité selon laquelle, la démocratie est une aspirante jamais satisfaite. Selon plusieurs observateurs et opinions, les Etats-Unis sortent de quatre années de présidence Trump plus divisés que jamais.

L’image de l’assaut du Capitole, par ses partisans et son entêtement à ne pas reconnaître sa défaite, resteront, entre autres, gravés dans la mémoire de la communauté internationale. Une atmosphère délétère de fin de mandat qui a placé la cérémonie de prestation de serment du président sous haute surveillance policière.

C’est certainement pour tout cela également que le président Joe Biden ne s’est pas privé de rassurer ses compatriotes et le monde entier : « Dans la vie, on ne sait jamais ce que le destin vous réserve. Un jour, une main vous sera tendue, un autre jour, ce sera à vous de tendre cette main. (…). Le monde nous regarde aujourd’hui. Je lui dis que nous allons redevenir un exemple. Nous serons un partenaire de confiance pour la paix mondiale. Mon premier acte de président sera de prier pour toutes les personnes disparues à cause du coronavirus. Nous allons écrire l’un des plus grands chapitres de l’histoire américaine, surmonter cette épreuve. Je vous donne ma parole de défendre la Constitution, la démocratie, tous les Américains. Nous allons écrire une histoire ensemble, de dignité, de grandeur, d’espoir et de justice. Ces valeurs ne sont pas mortes. L’Amérique doit demeurer un phare pour le monde ».

Qui est le 46e président américain, Joe Biden ?

Né en 1942 en Pennsylvanie au sein d’une modeste famille catholique d’ascendance irlandaise, Joe Biden est diplômé en histoire et sciences politiques ainsi qu’en droit.

Contrairement à son prédécesseur, Joe Biden n’est pas un novice en politique.

En effet, après avoir siégé au Conseil du comté de New Castle pendant deux ans, Joe Biden est élu sénateur démocrate du Delaware en novembre 1972. Il occupe cette fonction jusqu’à son accession au poste de vice-président des Etats-Unis, en 2008. Il le reste durant toute la présidence Barack Obama (2009-2017). Le 18 août 2020, il est désigné lors de la convention nationale démocrate comme le candidat du parti à l’élection présidentielle américaine et Kamala Harris, sa colistière.

C’est d’ailleurs cette dernière qui occupe la vice-présidence. Du haut de ses 56 ans, la sénatrice de Californie, Hamala Harris a, après avoir été candidate à la primaire démocrate, fait de son histoire personnelle et de sa carrière judiciaire, des atouts précieux pour la campagne et la victoire de Joe Biden.

Depuis les débuts de sa carrière, cette fille d’un immigré jamaïcain et d’une immigrée indienne accumule les titres de pionnière. Après deux mandats de Procureur à San Francisco et en Californie, elle était devenue non seulement la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’État le plus peuplé du pays. Hamala Harris est ainsi la seconde sénatrice noire de l’histoire américaine et même la première à ce poste à avoir, par ailleurs, des origines d’Asie du Sud.

Quel enjeu, pour l’Afrique, de l’arrivée de Joe Biden et compagnie ?

En ayant à cœur, à travers son discours, de redorer le blason des USA et d’œuvrer à faire de son pays, une « espérance pour le monde », Joe Biden semble envoyer un signal au monde entier, y compris à l’Afrique.

A son élection, plusieurs citadins de capitales africaines ont jubilé, voyant en cette arrivée et, entre autres, un allègement dans les conditions d’immigration instaurées par Donald Trump. « La victoire de Joe Biden est une bonne nouvelle pour le Nigeria et pour l’Afrique. Il fera son mieux pour que les lois sur l’immigration en Amérique deviennent plus flexibles », pouvait-on lire des réactions d’activistes africains. Sur ce sujet crucial de politique migratoire, le président entrant a promis de prendre des mesures pour alléger les conditions qui ont été prises par son prédécesseur. Ce qui devra réjouir particulièrement un certain nombre de pays africains, dont le Nigeria, envers lesquels Donald Trump s’était montré plus dûr en la matière.

Aussi, Joe Biden est d’ailleurs considéré comme plus proche de l’Afrique, notamment avec ses interventions pour la cause des Noirs durant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.

De nombreux responsables politiques également, à commencer par le président sud-africain, président de l’Union africaine, s’est félicité de l’élection de Joe Biden. Tout comme de nombreux autres chefs d’Etat africains qui, certainement, voient en cette nouvelle donne, un avantage pour l’Afrique qui entretient des relations de partenariat avec cette puissance. Dès son entrée à la Maison blanche, Biden a annoncé plus d’engagements forts, dont le retour de son pays dans l’Accord de Paris sur le climat et au sein de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

En outre, à un moment où l’Afrique subsaharienne connaît une insécurité liée au terrorisme, l’arrivée de Joe Biden pourrait être un avantage dans la lutte par des appuis divers. Ce d’autant que l’administration Trump s’était montré non favorable à un soutien de son pays au G5 Sahel en lutte contre le terrorisme.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net