Lancé en janvier 2019 et porté par le PNUD, le ProFeJeC a oeuvré deux années durant à la réduction du chômage des jeunes et des femmes, à travers l’accompagnement de projets innovants. Le projet étant arrivé à terme, l’occasion a été saisie par les différentes parties prenantes pour dresser le bilan des acquis engrangés, capitaliser les leçons et bonnes pratiques et réfléchir à de nouvelles perspectives. C’était ce jeudi 14 janvier 2021 dans la salle de conférence du Système des Nations unies.

Nafissatou Zida était porteuse d’un projet d’abbatoir de poulets. Tout est parti du constat que les gallinacés étaient tués dans des conditions insalubres, et qu’il existait des difficultés de transport pour la livraison aux clients. Avec l’accompagnement du ProFeJeC, elle a bénéficié de l’appui de l’incubateur AFP/PME. Aujourd’hui, grâce aux formations, coaching et mentorat, à l’accompagnement technique et financier dont elle a bénéficié, Nafissatou Zida a pu créer son entreprise d’abbatage de poulets. Comme elle, ce sont 100 jeunes et femmes porteurs de projets innovants, qui ont été soutenus par le ProFeJeC.

L’objectif visé par le projet était d’ameliorer la viabilité des entreprises créées par les jeunes et les femmes, à travers l’appui des incubateurs, et faire de ces jeunes et femmes des entrepreneurs ayant une fibre civique et citoyenne. Pour ce faire, un renforcement des capacités matérielles et techniques a permis de faire passer le nombre d’incubateurs de quatre à dix, augmentant ainsi l’offre de service d’accompagnement entrepreneurial.


Ces dix incubateurs auxquels s’est ajouté un incubateur agro-sylvo-pastoral, ont accompagné en tout 121 porteurs de projets d’entreprise pour démarrer ou renforcer leurs activités économiques grâce à des fonds d’une valeur de 212 millions de F CFA. Ces entreprises génèrent au moins 300 emplois directs dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Dédougou. Les entrepreneurs ont également bénéficié de formations et de sensibilisations à la responsabilité sociale des entreprises et sur les questions de civisme, de citoyenneté et de paix.

En plus de l’appui aux startups, le ProFeJeC a réalisé des initiatives en partenariat avec différentes structures. C’est le cas de l’initiative conjointe entre le PNUD et la Fondation Tony-Elumelu, qui a permis à 20 jeunes entrepreneurs de prendre part, en 2019, au forum de l’entrepreneuriat à Abuja au Nigeria. On peut aussi retenir l’initiative Youth connect Africa/Burkina mise en place avec le concours du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, pour autonomiser les jeunes en améliorant leurs connaissances et en investissant dans leurs idées.

Une vue des participants

Malgré tous les acquis engrangés par le ProFeJeC, les difficultés n’ont pas manqué. Selon le coordonnateur du projet, Moumin Sissao, la crise sanitaire liée au coronavirus a impacté la mise en oeuvre du projet, en entraînant un ralentissement, puis une suspension de certaines activités. Il a aussi noté le retard dans le déblocage des fonds pour l’incubation et l’amorçage des startups.

Le ProFeJeC prend certes fin, mais la réflexion est déjà menée conjointement par le PNUD et le ministère en charge de la Jeunesse, pour un programme susceptible de faire suite au projet. Ledit programme est dénommé « Collaborer, innover pour la résilience de l’économie et des solutions innovantes (COLIBRIS) ».

Armelle Ouedraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net