Conformément à l’article 44 de la Constitution, le président du Faso, avant d’entrer en fonction, prête devant le Conseil constitutionnel. C’est ce qu’a fait Roch Marc Christian Kaboré, ce lundi 28 décembre 2020 au Palais des Sports de Ouaga 2000. Il a juré devant le peuple burkinabè et sur son honneur « de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso ». Le locataire de Kosyam a également pris des engagements à plusieurs niveaux : lutte contre l’insécurité et la corruption, réconciliation nationale, foncier, etc. Au sortir de la cérémonie d’investiture, nous avons arraché quelques mots à des invités.

Mme Sarr Yasmine, Coalition nationale des femmes du Burkina

Mme Sarr Yasmine, Coalition nationale des femmes du Burkina

« Côté organisation, l’investiture a été très bien organisée cette année. Cela n’a rien à voir avec l’investiture de 2015. Les mesures barrières ont été bien respectées et nous avons assisté à la présence d’une très forte délégation étrangère avec plus d’une dizaine de chefs d’Etat. C’est à l’honneur du Burkina Faso. Le message du président du Faso a été très rassembleur et il promet de mener une politique inclusive. Mais ce que je déplore, c’est l’absence d’un focus sur la question de la femme. Je souhaite qu’il n’oublie pas, durant son mandat, les femmes qui représentent un peu plus de 50% de la population »

Emile Paré, secrétaire à la formation politique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir)

Emile Paré, secrétaire à la formation politique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir)

Le discours du président a été très clair. Il s’engage sur dix axes majeurs parmi lesquels la question de la sécurité et de la stabilité du pays, de la cohésion sociale et l’investissement dans le bien-être social. Il a été très remarquable dans l’engagement pour la réconciliation nationale. Il a indiqué l’objectif qu’il attend : Nous ne pouvons pas faire de réconciliation nationale en piétinant les crimes de sang et les crimes économiques que notre pays a connus de 1960 à nos jours. Cette réconciliation va se faire pour engager un Burkina Faso nouveau. Le président du Faso a décrit le Burkinabè nouveau qu’il attend : un Burkinabè digne, travailleur, honnête. Il y aura un changement profond.

Parmi les insuffisances du mandat passé, j’attends du président du Faso, qu’il ait un peu plus de fermeté par rapport à la lutte contre l’incivisme. J’attends également qu’il y ait un engagement fort dans le processus de réconciliation nationale.

Sanou Djedjouma, du Bureau exécutif national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP)

Djedjouma Sanou du Bureau exécutif national du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP)

J’ai fait toute la campagne avec lui et je sais qu’il a la volonté et la conviction de dérouler son programme pour le peuple burkinabè. Mais les cinq dernières années, nous avons eu des difficultés liées au terrorisme et à la pandémie du Covid-19. Je souhaite que le Burkina puisse traverser ces éléments exogènes. Si ces éléments sont contenus, j’ai la certitude que le président tiendra ses promesses et déroulera son programme. Je le sais travailleur, courageux, conscient et je sais qu’il aime son peuple.

Massourou Guiro, chargé de communication du Mouvement Plus Rien ne Sera Comme Avant (MPRSCA)

Massourou Guiro, chargé de communication du Mouvement Plus Rien ne Sera Comme Avant (MPRSCA)

« Le président du Faso a pris l’engagement de lutter contre le terrorisme. C’est le plus important. Nous apprécions également ses engagements pris pour la question foncière et la réconciliation nationale. Nous attendons de voir. Mais comme c’est son dernier mandat, nous pensons qu’il va laisser des traces avant de partir. Et notre souhait est que le peuple l’accompagne dans cette tâche ».

Augustin Passamdé Sawadogo alias « Océan », artiste musicien

Augustin Passamdé Sawadogo alias « Océan », artiste musicien

« Je retiens de son message, la réforme de l’administration publique et la lutte contre la corruption. En tant qu’artiste de façon spécifique, l’appel que j’ai à lancer, c’est d’associer les hommes de Culture aux sphères de décision pour le développement des infrastructures culturelles. Nous apprécions la célébration tournante de la fête nationale et la construction des salles polyvalentes. Mais la pratique culturelle est difficile dans ces salles avec un problème récurrent, celui de la sonorisation. Voyez vous-mêmes ! Pour la prestation de serment du président du Faso, nous sommes dans un cadre sportif (Palais des Sports de Ouaga 2000, ndlr) alors que nous aurions pu être mieux dans une salle culturelle ».

Zongo Seydou, dit Zêdess, directeur général du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA)

Zongo Seydou, dit Zêdess, directeur général du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA)

« Au niveau de la Culture, nous attendons que le président du Faso, qui a déjà beaucoup fait pour les acteurs, mette encore le paquet. J’ai bon espoir que ce sera encore un cran au-dessus durant ce quinquennat ».

Propos recueillis par Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net