Dans le cadre de la lutte contre le mariage des enfants, les responsables chargés du plaidoyer de l’ONG Save the Children/Burkina ont échangé, le vendredi 18 décembre 2020, avec les bénévoles de l’ONG sur la nécessité que l’âge minimal pour le mariage soit fixé à 18 ans sans exception. Une manière de les outiller pour qu’ils soient les relais auprès des communautés.
Ces dernières années, la lutte contre le mariage des enfants a pris une grande ampleur avec la mobilisation des ONG de défense des droits des enfants. Ces dernières demandent une révision des législations, notamment le Code des personnes et de la famille qui aborde la question du mariage des enfants.
- Les bénévoles venus de différentes structures.
En effet, au Burkina Faso, la loi permet à une jeune fille d’être mariée à moins de 18 ans, contre un âge minimum légal de plus de 20 ans pour le jeune garçon. Et selon les statistiques, 52% des femmes se sont mariées avant l’âge de 18 ans, 44% des femmes mariées l’ont été avant 18 ans contre 3% des hommes. Une situation qui chagrine les défenseurs des droits des enfants, dont l’ONG Save the Children/Burkina Faso.
Avec plusieurs autres acteurs, la structure plaide pour la révision du Code des personnes et de la famille pour que l’âge minimum pour le mariage soit fixé à 18 ans, sans exception. Pour mieux outiller les bénévoles de l’ONG sur les raisons de ce plaidoyer, une rencontre d’échanges a été initiée le vendredi 18 décembre 2020. Selon Hubert Ouédraogo, directeur du plaidoyer et de la communication à l’ONG Save the Children, trois raisons fondamentales justifient le choix des 18 ans comme âge minimum pour le mariage.
- Hubert Ouédraogo, directeur du plaidoyer et de la communication à l’ONG Save the Children.
L’Etat burkinabè doit tenir sa promesse
D’abord, il estime qu’avant cet âge, l’enfant n’est pas assez mature pour assumer les charges liées au mariage. De plus, l’Etat Burkinabè s’est engagé sur le plan international à mettre fin au mariage des enfants, et à fixer l’âge minimal pour le mariage à 18 ans. « Nous demandons juste à l’Etat de respecter sa promesse », a-t-il déclaré. L’autre aspect du « 18 ans sans exception », c’est de permettre aux enfants d’avancer dans leurs études pour mieux se préparer au mariage.
Il ressort des données que la plupart des enfants qui arrivent à fuguer et à se déclarer à la police, sont en général des enfants qui ont atteint la classe de 4e ou de 3e. La situation actuelle du pays en matière de mariage des enfants ne lui permet pas d’aspirer au développement, s’indigne Hubert Ouédraogo, qui invite à la réflexion sur l’avenir des femmes ayant été mariées avant 18 ans.
- Ashley Joséphine Pegoupa, bénévole de Save the Children.
En ce qui concerne l’état d’avancement au niveau du plaidoyer pour la révision du Code des personnes et de la famille, il a indiqué qu’un travail technique a été fait au niveau de la justice. Le document a été validé par le comité technique chargé de la validation des avant-projets et propositions de loi. « Le reste est une question de politique. C’est-à-dire qu’il faut que le document soit soumis en conseil des ministres pour une pré-adoption. Une fois adopté, cet avant-projet de loi sera soumis à l’Assemblée nationale pour adoption », a précisé Hubert Ouédraogo.
Pour Ashley Joséphine Pegoupa, bénévole de Save the Children depuis 2018, la lutte contre le mariage des enfants est une cause noble, dans la mesure où l’enfant est l’adulte de demain. De plus, elle estime qu’à travers les formations que l’ONG donne à ses bénévoles, ils arrivent à aborder certaines communautés et familles qui adhèrent à la cause. N’empêche qu’il existe toujours des résistances sur lesquelles il faut travailler.
Judith SANOU
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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