Au Burkina Faso, à l’instar de plusieurs autres pays, la saison pluvieuse rime avec les maladies telles que le paludisme et la fièvre dengue. Médiatisées ou pas, rien que ces deux maladies ont des statistiques qui donnent froid au dos. Dans ce contexte marqué par la maladie à coronavirus (Covid-19), n’oublions pas notre mal local.
Selon les données du Programme national de lutte contre le paludisme, le Burkina Faso a enregistré 11 970 321 cas en 2018 dont 5 870 314 chez les enfants de moins de cinq ans avec 3180 décès. « Au début de l’année 2018 jusqu’à la première semaine de septembre, on a eu à notifier, au plan national, plus de 5 millions de cas de paludisme, dont plus de 250 000 cas de paludisme grave avec plus de 1 700 décès », a indiqué le Dr Vincent Nikiema, médecin généraliste, au cours d’une interview accordée à Lefaso.net.
Et d’après les statistiques, il n’y a pas de régression, plutôt une augmentation. « Quand on analyse les chiffres de la première semaine de septembre 2018, on remarque que le nombre de cas de paludisme simple, de paludisme grave, de même que le taux de décès, sont en hausse par rapport à ceux de l’année 2017 à la même période », a précisé le docteur.
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Le nouveau coronavirus (Covid-19), apparu au dernier trimestre de 2019 en Chine, a fini par touché le monde entier d’où son titre de pandémie. Sur toutes les lèvres, dans tous les médias, le Covid-19 s’est imposé et a frappé de plein fouet plusieurs secteurs d’activités. Le Burkina Faso qui a enregistré ses premiers cas le 9 mars 2020 se retrouve avec 1313 cas dont 1037 guéris, 55 décès et 221 sous traitement, à la date du 19 août de la même année.
« Comparaison n’est pas raison », dira-t-on. Mais la lutte contre le Covid-19 ne doit pas voler la vedette au paludisme, ‘’le tueur silencieux ». L’élan de solidarité et le dévouement qu’a bénéficié le Covid-19 doivent nous rappeler que c’est possible de minimiser les cas des maladies tels que le paludisme et la fièvre dengue, deux maladies qui se ressemblent et qui prêtent souvent à confusion. Les campagnes de sensibilisations doivent être maximisées en cette période.
Si de nos jours il y a des pays où on ne parle plus du paludisme, c’est que la solution n’est pas un miracle. Au Burkina Faso également on peut éradiquer cette maladie. Mais en attendant, il faut continuer avec les bonnes pratiques qui sauvent des vies.
L’assainissement du cadre de vie, l’usage des moustiquaires et insecticides, les comportements utiles doivent être rappelés afin d’éviter plus de victimes. Et si on faisait d’une pierre deux coups ? Les sensibilisations sur le Covid-19 accompagnées de celle du paludisme. Les autorités compétentes ne doivent pas perdre de vue ce grand défi. Porter un masque, tousser dans le pli du coup, ne serrer la main, ces gestes barrières contre le Covid-19 sont salutaires. Mais se protéger contre la piqure des moustiques est aussi important. D’ailleurs, ça peut sauver des vies.
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Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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