Sika Kaboré, épouse du président du Faso, et présidente de la Fondation Kimi, a lancé, ce mardi 28 juillet 2020 à Ouagadougou, le Projet de renforcement des capacités des adolescents et des jeunes à exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive dans les régions du Centre et du Centre-Ouest. A terme, le projet devrait contribuer à renforcer l’accès à l’information et aux services de santé sexuelle et de la reproduction de plus de 273 000 adolescents et jeunes.

Au Burkina Faso, les indicateurs en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes sont assez alarmants. L’on note un faible recours aux moyens de protection contre les grossesses non-désirées, avec pour corolaire une fécondité très élevée et une forte prévalence des infections sexuellement transmissibles et des avortements clandestins. Selon l’EDS IV, le pourcentage des adolescentes de 15-19 ans ayant déjà commencé leur vie féconde était de 23,8%. Et en 2010, plus de 16% des jeunes femmes de 15-19 avaient déjà un enfant.

Des jeunes des régions du Centre et du Centre-Ouest ont pris part à la cérémonie de lancement.

Selon les données croisées du ministère de la Santé et du ministère de l’Education nationale, au cours des années scolaires 2012 à 2016, 6 401 grossesses précoces dont 297 cas au primaire ont été notifiées. Entre 2012 et 2018, ce sont environ 300 filles du primaire qui sont tombées enceintes. Pour ce qui est des avortements, en 2012, on notait 105 000 avortements dont la plupart étaient clandestins. La mortalité maternelle, elle, était de 330 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Quant à la mortalité néonatale, elle était de 28 pour 1 000 naissances vivantes.

Au regard de ces chiffres, il convient de multiplier les efforts pour améliorer les indicateurs en matière de santé sexuelle et reproductive des jeunes. Et c’est à cela que répond le Projet de renforcement des capacités des adolescents et des jeunes à exercer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, qui sera exécuté par La Fondation Kimi, l’ABBEF (Association burkinabè pour le bien-être familial) et l’ONG JOICFP (Organisation japonaise pour la coopération internationale en planification familiale).

Plusieurs membres du gouvernement ont pris part à la cérémonie.

D’un coût global de 800 millions de F CFA, financé par l’Etat japonais, le projet bénéficie de l’appui technique de l’UNFPA et se veut une contribution supplémentaire aux efforts du gouvernement et de ses partenaires dans la promotion des droits de santé sexuelle et de la reproduction des jeunes.

Wendyam Kaboré, présidente nationale de l’ABBEF, a indiqué que les interventions du projet sont classées en quatre composantes : l’accès aux informations et aux services de Santé sexuelle et reproductive (SSR), la fourniture de services de santé sexuelle et reproductive de qualité aux adolescents et aux jeunes, la création d’un environnement propice et favorable à la promotion de la SSR, la coordination, le suivi-évaluation et les ressources humaines.

Photo de famille pour immortaliser la cérémonie de lancement du projet.

Plus de 273 000 adolescents et jeunes seront touchés par le projet

D’une durée de trois ans, le projet sera mis en œuvre dans la région du Centre, notamment dans les districts sanitaires de Bogodogo et de Sig-Nonghin, et dans la région du Centre-Ouest, dans les districts sanitaires de Sabou et de Réo, et concernera 273 096 adolescents et jeunes.

A terme, le projet devrait contribuer à renforcer leur accès à l’information et aux services de santé sexuelle et de la reproduction. Pour une mise en œuvre réussie, l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, par ailleurs présidente de la Fondation Kimi, a invité les élus locaux, les leaders coutumiers et religieux, les acteurs de l’éducation et de la santé et les parents à soutenir les activités qui seront développées dans le cadre du projet.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net