Le ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a présenté, ce lundi 27 juillet 2020, à Ouagadougou, ses nouveaux cahiers d’activités et manuels de Français et de Calcul du sous cycle CE (Cours élémentaire). Ces nouveaux documents pédagogiques et didactiques ont été produits exclusivement par le ministère avec l’appui financier de l’UNICEF qui a injecté 100 000 dollars (environ 50 millions de francs CFA) au projet.
C’est connu. Les manuels scolaires constituent des intrants indispensables dans le processus d’enseignement-apprentissage. Dans le cadre de sa réforme curriculaire engagée depuis 2013 et qui a connu un retard, le ministère en charge de l’éducation avait eu recours aux services du secteur privé pour la production de manuels du premier sous cycle. « Mais quinze mois après la date d’approbation des marchés, nous sommes toujours dans l’attente de leurs productions », regrette le ministre Stanislas Ouaro.
- Des exemplaires des sept manuels produits
Le recours à l’expertise endogène
Face à cette situation, le ministère a choisi de faire confiance à ses propres ressources humaines. Résultat : neuf mois après, celles-ci ont produit trois cahiers d’activités de prélecture pour le préscolaire et quatre manuels de l’apprenant en français et en mathématiques pour les cours élémentaires, première et deuxième années. La présentation desdits documents a eu lieu, ce lundi 27 juillet en présence de plusieurs acteurs du monde éducatif.
- Une vue des acteurs du monde éducatif présents à la cérémonie
La particularité des manuels
Selon le directeur général de la recherche en éducation et de l’innovation pédagogique, François Compaoré, la particularité de ces manuels tient du fait qu’ils soient alliés à « l’approche pédagogique intégratrice (API) qui repose sur le socioconstructivisme tout en s’inscrivant dans le paradigme de l’apprentissage ». Autrement dit cette approche prend en compte entre autre :
les spécificités de chaque région et les réalités du milieu de l’enfant ;
le caractère pratique des enseignements – les nouveaux besoins sociopolitiques, économiques, culturels et scientifiques.
- Geert Poorteman, chef de la section Education de l’UNICEF
La principale difficulté
En dépit de la satisfaction, François Compaoré a relevé quelques difficultés rencontrées par l’équipe du projet dans le processus éditorial. La principale contrainte, confie-t-il, fut d’ordre financière. « Sur un budget estimatif de cent sept millions de francs CFA millions annoncés, nous n’avons bénéficié que de soixante millions de francs pour écrire les sept (07) livres en neuf mois ». « Cette contrainte, poursuit-il, a eu pour conséquences majeures, la faible implication des acteurs du niveau déconcentré notamment ceux des zones de la reforme dont la participation était pourtant souhaitée ».
« Je suis fier du travail accompli »
« Votre savoir-faire a fini par convaincre que le MENAPLN dispose de ressources internes capables d’innover et de créer. Je suis fier du travail accompli », a laissé entendre ministre Stanislas Ouaro. Il s’est dit également admiratif des efforts de construction de l’équipe pour intégrer les résultats prometteurs de la recherche en sciences de l’éducation qui permettront de faire du « jeune burkinabè un citoyen responsable, producteur et créatif ».
- Le ministre Stanislas Ouaro a félicité les acteurs pour le bon déroulement des examens scolaires
Les manuels disponibles à partir de décembre-janvier
« Jusque-là les groupements des éditeurs et imprimeurs n’ont pas reçu de la part du ministère les bons à tirer. Nous sommes toujours en train de travailler là dessus et j’espère qu’ils vont le recevoir vers mi-août. Et même s’ils les reçoivent en mi août, ils auront un délai de 90 jours pour mettre à la disposition ces manuels. Donc en octobre, les élèves n’auront pas ces manuels, peut-être en décembre. Pour cette année les CP1 vont continuer avec les anciens programmes mais on est sûr qu’à partir du mois de décembre-janvier les directions régionales auront les nouveaux manuels », a renchéri le ministre Ouaro.
Cette cérémonie de présentation a été l’occasion pour le premier responsable de l’éducation de féliciter les acteurs pour le bon déroulement des examens du BEPC et du CEP malgré l’insécurité, la crise sanitaire et la fronde sociale.
Herman Frédéric
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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