Les conseillers municipaux de la majorité ont animé un point de presse ce mardi 30 juin 2020 à Ouagadougou, pour éclairer l’opinion publique sur le fonctionnement de la mairie. Ils se sont ainsi prononcés sur la session du conseil municipal tenue le 22 juin dernier, la procédure d’acquisition des véhicules, l’augmentation du loyer des boutiques et l’appel à la révocation du maire. Pour les conseillers de la majorité, cette rencontre vise à corriger certains mensonges orchestrés par leurs adversaires politiques, pour tromper et manipuler l’opinion.
Devant les journalistes, les conseillers de la majorité ont, d’entrée, fustigé le comportement des conseillers de l’opposition lors de la session municipale tenue le 22 juin 2020. Pour la majorité, en application des mesures barrières contre le Covid-19, la session du 22 juin a été délocalisée au Palais de la culture Jean-Pierre-Guingané. Ainsi, après avoir constaté la présence de 134 conseillers inscrits sur la liste de présence du jour, le maire a déclaré que le quorum était atteint, puisqu’il est de 128 conseillers.
A l’entame de la session, les conseillers de l’opposition ont demandé une motion, alors que l’ordre du jour des travaux n’avait même pas encore été décliné. Selon les conférenciers, aucun blocage à l’entrée de la salle n’a été décidé par l’autorité municipale. Pour preuve, sur la liste de présence, on dénombre, sur les 144 conseillers présents, 122 de la majorité ; 22 étaient de l’opposition dont huit de l’UPC et quatorze du CDP. Devant la volonté manifeste des conseillers de l’opposition de troubler le déroulement de la session, l’autorité municipale a demandé un renforcement du dispositif sécuritaire.
- Le conseiller de la majorité municipale, Moustapha Siemdé
En outre, concernant la procédure d’acquisition des véhicules, les conseillers de la majorité ont tenu à « corriger certains mensonges » ourdis par leurs adversaires politiques pour manipuler l’opinion. Pour ces conseillers, dans la procédure, il ne s’agit pas d’un achat, mais d’une location-vente. Mieux, le marché a été attribué à la suite d’un appel d’offres ouvert. Il ne s’agit pas d’une consultation restreinte ni d’un gré à gré. La procédure de passation des marchés a été rigoureusement suivie. Contrairement aux allégations de ses adversaires politiques, la majorité a tenu à rappeler à l’opinion que « les conseillers de l’opposition ont assisté à tout le processus et voté en toute liberté en faveur de cette délibération d’acquisition par crédit-bail de ces véhicules ».
Après le rapport de la commission des affaires économiques et financières pour montrer que la procédure a été suivie, le conseil municipal a tenu une session extraordinaire aux fins de délibérer sur l’approbation des résultats. Et à cette session, 230 conseillers ont pris part avec une seule procuration enregistrée. 231 ont voté pour cette délibération. Il n’y a eu aucun vote contre la délibération, et aucune abstention. « Nous pensons que s’ils ont une conscience, celle-ci doit les amener à s’assumer comme nous le faisions (…) », a lancé l’un des conseillers de la majorité municipale, Moustapha Siemdé.
- Des journalistes lors de la rencontre de presse
Concernant l’augmentation du loyer des infrastructures marchandes, les conseillers estiment qu’il s’agit d’une part de mettre fin à une escroquerie dont la mairie est victime, et d’autre part de réajuster les loyers en fonction des réalités du marché. Pour eux, il n’est pas normal qu’une boutique soit louée à 2 000 F CFA depuis une dizaine d’années, sans qu’il n’y ait de réajustement. « Il faut que les mauvaises volontés arrêtent d’instrumentaliser l’opinion », a ajouté Moustapha Siemdé.
Sur l’appel à la révocation du maire, les conseillers ont affirmé que cette décision ne saurait être dictée par la rue. Pour eux, elle est d’ordre juridique et est inscrite dans l’article 271 du Code général des collectivités territoriales qui dispose que « toute suspension ou révocation du maire ou d’un adjoint doit être précédée d’une audition de l’intéressé ou d’une invitation à fournir des explications par écrit dans les délais requis ».
O.I.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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