Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a annoncé, ce jeudi 25 juin 2020, qu’il n’exclut pas la possibilité de porter plainte contre le ministre des Mines, Oumarou Idani, dans l’affaire « Charbon fin ». Le cas d’Eric Bougouma a été également évoqué, au cours de la conférence de presse animée par le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo.
Tout n’est pas « clean » dans la justice certes, mais le REN-LAC ne veut pas jeter l’opprobre sur le troisième pilier de la démocratie où certains acteurs travaillent à faire avancer des dossiers comme le recrutement frauduleux de 85 agents de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’affaire « Charbon fin ». D’ailleurs, dans cette dernière affaire, le REN-LAC a annoncé, ce jeudi 25 juin, qu’il n’exclut pas la possibilité de porter plainte contre le ministre des Mines, Oumarou Idani, « au regard de son attitude qui ne facilite pas la manifestation de la vérité ».
L’on se rappelle cette sortie, en mai 2019, du REN-LAC qui clamait haut et fort qu’il y avait bel et bien une tentative d’exportation frauduleuse d’or de la part de IAMGOLD Essakane SA, comme l’a révélé le bimensuel Le Reporter. Le Réseau avait regretté que le ministre des Mines n’ait pas mené une enquête mais se soit plutôt contenté de réfuter les allégations et de défendre la société minière.
- Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du REN-LAC
Notons que même si le procès a débuté le 7 août 2019, les débats au fond, eux, n’ont pas encore débuté. Les différentes parties s’affrontent sur le rapport d’expertise qui a constitué la base des accusations du procureur. La « scientificité » du rapport divise à tel point que le président du tribunal avait demandé aux différentes parties de proposer une liste d’experts. Pour le parquet, cela poserait des problèmes d’impartialité mais l’assurance a été donnée par le président du tribunal que les experts devront prêter serment avant de se mettre à la tâche.
Outre l’affaire « Charbon fin », le REN-LAC s’est prononcé également sur le cas du ministre des Infrastructures, Eric Bougouma. En 2018, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE/LC) avait interpellé le Premier ministre d’alors, Paul Kaba Thiéba, pour qu’il demande au ministre Bougouma de faire le point de ses investissements, notamment de sa propriété immobilière évaluée à près de 70 millions de francs.
le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, a indiqué qu’il s’agit d’un dossier sur lequel le REN-LAC travaille, même si à l’étape de ses investigations, il ne dispose pas d’assez d’éléments pour introduire une plainte. Il a donc lancé un appel à ceux qui détiennent des informations sur cette affaire à sortir de l’ombre car le REN-LAC « ne peut pas travailler sur la base des on-dit ».
HFB
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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