Après deux renvois, le 21 et le 28 mai, l’audience de mise en accusation dans le cadre du dossier Dabo Boukary s’est finalement tenue, ce jeudi 11 juin 2020 à la Cour d’appel de Ouagadougou. Le dossier a été mis en délibéré pour le 16 juillet.

Débutée aux environs de 8h30, l’audience a pris fin peu après 18h. L’attente fut longue mais le dossier Dabo Boukary du nom de cet étudiant en 7e année de médecine assassiné le 19 mai 1990, suit son cours. Ce jeudi 11 juin, le juge d’instruction a rendu son ordonnance de règlement, soumis à la chambre d’accusation.

Le dossier a été mis en délibéré pour le 16 juillet 2020. Selon Me Prosper Farama, avocat de la partie civile, c’est à cette date que la chambre d’instruction décidera si oui ou non les personnes inculpées (Le Général Gilbert Diendéré et le Colonel Mamadou Bamba) devront être jugées devant une chambre criminelle ou si elles seront déchargées des poursuites qui avaient été retenues contre elles.

L’on se rappelle que le dossier avait été renvoyé, le 28 mai, parce que le mémoire produit par la défense, la veille (27 mai, ndlr) n’avait pas été communiqué au parquet général et à certains avocats de la partie civile qui n’avaient pas été destinataires de ce mémoire. Dans ce mémoire, Me Mathieu Somé, conseil du Général Gilbert Diendéré, poursuivi pour complicité de coups et blessures, complicité de séquestration, recel de cadavre, a soulevé, ce qu’il considère comme des « problèmes de procédure ».

Me Mathieu Somé, avocat du Général Gilbert Diendéré

Prescription ou pas du dossier ?

Selon l’avocat, les faits objets des poursuites sont prescrits car ils se sont produits il y a plus de dix ans. « Lorsqu’on saisit le juge, s’il est passé dix ans, sans qu’après l’acte de saisine il n’y ait eu un acte d’instruction au milieu, alors la question est prescrite et c’est une fin de non-recevoir », a déclaré Me Somé. Pour lui donc, le rapport de mission commandé par le premier ministère brandi par la partie civile ne peut tenir lieu d’acte d’instruction et n’a « aucune valeur » puisque l’ordre de mission ne portait pas sur l’affaire Dabo Boukary.

Du côté du parquet général, l’on considère qu’un acte d’instruction a été posé car un procès-verbal de non comparution a été dressé contre un nommé Kambou Sanssan Jean Ives en sa qualité de partie civile. Me Somé, lui, n’est pas de cet avis et charge que le sieur Kambou n’a été partie civile qu’en 2017. « Nous avons dit qu’il est facile de dresser un PV de non comparution et nous avons demandé qu’on nous montre la convocation. Ils ne l’avaient pas », a déclaré l’avocat du Général Gilbert Diendéré qui semble convaincu que « la prescription va frapper ce dossier ».

Rendez-vous donc le 16 juillet pour la suite de ce dossier dont l’issue est tant attendu par les organisations estudiantines et défenseurs des droits de l’homme.

HFB

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Source: LeFaso.net