Le Collectif des policiers municipaux du Burkina (COPM/B) poursuit son mouvement d’humeur. Ce lundi 8 juin 2020, les agents de la ville de Ouagadougou se sont faits encore entendre. Ils ont annoncé le renfort de leurs collègues de Koudougou dans la lutte.

Dans une récente sortie médiatique, des policiers municipaux de la ville de Ouagadougou membres du Collectif des policiers municipaux du Burkina (COPM/B) ont affirmé la poursuite de leur mouvement jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Ce lundi 8 juin 2020, ils poursuivent leur mouvement.


Lire aussi : Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »


Selon le secrétaire chargé à l’information et à l’organisation du COPM/B, Alassane Zina, le mouvement d’humeur de ce matin est une suite logique de la revendication de 2017 suite à la plateforme revendicative qui comporte 24 points qu’ils ont déposée au ministère chargé de l’administration territoriale. Les 24 points ont été résumés en trois points essentiels. Il s’agit du reversement effectif des retenus pour pension à la CARFO, de l’adoption pure et simple du décret portant cadre des emplois de la police municipale et de la reconstitution de leur carrière.

Déjà la semaine passée, la section de la ville de Bobo-Dioulasso a suivi les pas des camarades de Ouagadougou. En ce qui concerne le mouvement du jour, le COPM/B annonce une particularité. « Dès ce matin, la police municipale de la ville de Koudougou est dans le mouvement. Dans les jours à venir, vous pourrez voir d’autres policiers dans d’autres municipalités suivent textuellement le mouvement », a indiqué Alassane Zina.

Le secrétaire chargé à l’information et à l’organisation du COPM/B, Alassane Zina

« Nous avons beaucoup bossé mais on ne s’attendait pas à ça »

Pour les policiers municipaux dont la retraite pointe à l’horizon, c’est l’inquiétude au quotidien. Tinsé Bougouma fait partie de la première promotion de policiers municipaux recrutés en 1995. Pour lui, tout ce qui est en leur pouvoir a été fait. « Vraiment, on a tout fait, nous avons beaucoup bossé mais on ne s’attendait pas à ça. Tantôt on nous dit que notre pension se trouve à la CARFO, tantôt à la CNSS, tantôt au trésor public », se lamente-t-il.

Que faire, finalement ? Selon Tinsé Bougouma, face à cette situation : « Il faut que l’Etat soit regardant parce que nous avons des familles à nourrir. Si nous partons à la retraite sans savoir là où on doit toucher notre pension, on va faire comment ? » C’est pourquoi, cette promotion interpelle le président du Faso, Roch Kaboré à se pencher sur leur notre cas.

L’un des premiers recrus de la police municipale, Tinsé Bougma, ira en retraite en janvier 2021

Lire aussi : Police municipale : Le regard tourné vers le président du Faso pour une sortie de crise


Depuis le début de ce mouvement d’humeur, la direction générale de la police municipale ne s’est pas encore prononcée. Cette attitude n’inquiète pas le COPM/B, car selon Alassane Zina, le problème de la police municipale est un problème général. Après avoir tenté de recueillir l’avis du directeur général, ce dernier nous a recommandé au service de communication. Dans ce service, « il n’y a rien à ajouter », nous confie une dame.

Les policiers municipaux se disent déterminer pour obtenir gain de cause

Cette attitude laisse le COPM/B perplexe. « Je sais que cette hiérarchie a également sa stratégie pour rentrer en contact avec les autorités pour les signifier que le problème de la police municipale est un problème criard. Toutefois, ce qui est dommage et déplorable c’est que lorsque les journalistes cherchent à les voir pour avoir plus d’informations, cette hiérarchie ne les reçoit pas », a regretté Alassane Zina.

Cryspin Masneang Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net