Au cours du Conseil des ministres du 16 avril 2020, le Burkina Faso a décidé du port obligatoire du masque à partir du 27 avril 2020. C’est une mesure qui vise à réduire le risque de contamination.
Cette mesure, avant même sa mise en application, a été diversement appréciée par la population. Pendant que certains l’ont saluée, d’autres ont estimé qu’elle ne s’adapte pas avec le contexte burkinabè où beaucoup de familles ont du mal à se procurer ce moyen de lutte contre la propagation du Covid-19.
Et comme il fallait s’attendre, le port obligatoire du masque est rentré en vigueur à la date convenue. De ce qu’on a pu constater, le lundi 27 avril 2020 est un jour tout comme les autres. Le port du masque n’était pas effectif. Chacun y est allé de son commentaire pour justifier sa décision.
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Comment cette mesure à caractère obligatoire est-elle contrôlée et éventuellement sanctionnée ? Lefaso.net a voulu le savoir en contactant les forces de l’ordre. Il en ressort qu’aucun ordre de contraindre la population au respect de cette mesure n’a été reçu. Alors, on se pose la question de savoir quelle gymnastique le gouvernement va-t-il utiliser pour rendre le port du masque obligatoire au Burkina Faso.
Interrogé sur la question lors du point de presse du gouvernement du mercredi 29 avril 2020, le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, a fait savoir que le gouvernement a mis l’accent sur l’engagement et la responsabilité des citoyens pour ce qui est du port du masque. « Il ne faut pas que les gens voient seulement l’obligation, c’est une nécessité vitale ». Pour Remis Fulgance Dandjinou, le gouvernement privilégie la sensibilisation plutôt que la répression.
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Quelle marque de confiance ! Pour un pays où en plus du feu tricolore, la police et ses auxiliaires ont du mal à faire respecter le code de la route, deux options se dégagent : soit le port du masque a été une décision ‘’copiée-collée », comme beaucoup d’autres mesures lors de cette crise, soit le gouvernement ne sait quoi faire pour appliquer sa décision.
C’est bien de privilégier la sensibilisation au détriment de la répression. Mais quel crédit faut-il apporter lorsque la population ne fait qu’accumuler des contradictions dans la communication sur le Covid-19 ? Il ne suffit pas d’avoir la science infuse pour se rendre compte des manquements liés à la communication du gouvernement sur la gestion du Covid-19.
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Des personnalités qui se contredisent, la ministre de la Santé qui reconnait avoir dit des contrevérités, le coordonnateur national de la riposte du Covid-19 sauté en pleine crise sanitaire, etc. Ce sont autant d’épisodes qui coutent désormais cher à la confiance envers les gouvernants. Aujourd’hui, l’exécutif peut-il parier sur la confiance de sa population ? « Il n’est jamais tard pour bien faire », dit-on. Il revient au gouvernement de remonter la pente en sa faveur…
Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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