Le Chef de file de l’opposition (CFOP) a été reçu par le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la soirée du 30 avril 2020 à Ouagadougou. Zéphirin Diabré accompagné de sa délégation et Newton Ahmed Barry entouré des collaborateurs, ont discuté entre autres de la reprise du processus d’enrôlement devant conduire aux élections couplées de novembre 2020. L’instance chargée d’organiser les élections s’est dite prête pour reprendre les opérations. La balle est dans le camp du gouvernement.

Selon les visiteurs, c’est une tradition que les composantes du jeu politique se concertent de temps en temps avec la CENI dans la conduite des opérations électorales. Et cette démarche sonne comme une continuité du dialogue politique initié par le Chef de l’Etat Roch Kaboré avec l’opposition, la CENI et la majorité. En ligne de mire, la tenue des élections présidentielle et législative du 22 novembre 2020.

« Il avait été prévu que dans les premiers jours du mois de mai, la CENI et ses équipes se mettent sur le terrain pour commencer les opérations d’enrôlement. Notre premier souci était de savoir si toutes les dispositions sont prises pour que ce soit effectif. Des échanges que nous avons eus, des obstacles juridiques doivent être levés, notamment un décret qui doit être pris par le gouvernement pour autoriser l’opération puisqu’elle avait été suspendue », a expliqué le CFOP, Zéphirin Diabré qui encourage ainsi la CENI à se remettre sur le terrain.


Il a été également question lors des échanges, des éventuels problèmes logistiques et matériels qui pourraient se poser à la CENI. « Notre espoir est grand que ces problèmes ne soient pas insupportables », a dit le CFOP. D’autres sujets ont été abordés, comme les dispositions prises par l’instance d’organisation des élections pour que le processus d’enrôlement ne constitue pas un risque de propagation du Covid-19.

La question sécuritaire n’a pas été éludée par les participants. « La CENI nous a fait état de la démarche de prudence qui est la sienne. C’est en fonction du jugement et de l’appréciation qui sont portées par les services de sécurité qu’elle choisit les zones où elle se rendra », a ajouté Zéphirin Diabré qui note par ailleurs que des questions lointaines telles que celles liées à la transparence des scrutins et à la compilation des résultats étaient sur la table de discussion.


« Tout ce que nous pouvions faire de notre côté, ça été fait »

Le président de la CENI s’est dit confiant quant au respect du calendrier électoral. « Au moment où je vous parle, rien n’empêche les élections de se tenir le 22 novembre », a déclaré Newton Ahmed Barry. Il précise que lors de la rencontre tripartite (Opposition-CENI-Majorité) tenue à Kosyam, l’institution qu’il préside avait esquissé plusieurs scenarii et que unanimement un scenario avait été retenu comme celui-là qui faisait consensus.

C’était le scenario qui permettait la reprise de l’enrôlement en mai. Ce scénario tient toujours, mais ce n’est la CENI qui décide de la reprise. « L’enrôlement a été suspendu par un décret du premier ministre. Il faut donc dé-suspendre le processus et la CENI se met en branle. Tout ce que nous pouvions faire de notre côté, ça été fait », a précisé Newton Ahmed Barry.

La balle est donc dans le camp de l’exécutif. « L’opposition ne manquera pas d’interpeler qui de droit pour que cette restriction soit levée afin que la CENI puisse aller sur le terrain », a prévenu Zéphirin Diabré.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net