Ce lundi, 27 avril 2020, la mesure de port obligatoire du masque ou du cache-nez est entrée en vigueur au Burkina Faso. Pour ce premier jour, le constat est mitigé à Ouagadougou. Beaucoup ont porté leurs masques, pendant que d’autres estiment que c’est un jour comme les autres.

Au cours du Conseil des ministres du 16 avril 2020, le gouvernement du Burkina Faso a décidé du port obligatoire du masque à partir de ce lundi, 27 avril 2020. C’est une mesure qui vise à réduire le risque de contamination du Covid-19.

Pour ce premier jour, la ville de Ouagadougou vit à un rythme normal. On observe les mêmes mouvements, des agents de sécurité qui régulent la circulation, des marchands ambulants qui proposent leurs articles.

Les vendeurs de masques se frottent les mains dans ce contexte

Selon Bazomboué Bakouan, un enseignant, le port obligatoire du masque n’est pas respecté. « Négligence ou pas, j’ignore », a-t-il confié. « Les cache-nez étouffent. Lorsque je suis en circulation, je porte cela ; mais étant arrêté, je préfère tenir cela en main. Depuis ce matin, je constate que beaucoup n’ont pas porté de masques. Je pense que ce sera difficile d’appliquer cette mesure », nous fait savoir un conducteur.

Quant à l’agent de liaison Arsène Ouédraogo, il pense que le non-respect du port du masque peut s’expliquer par le manque de moyens financiers ou la négligence. « Tout compte fait, il faut respecter les mesures de protection édictées par les agents de santé », conseille-t-il.

Cours normal de la vie à Ouagadougou

Moïse Guiguemdé, lui, constate que la mesure n’est pas totalement respectée. « Je m’attendais à voir tout le monde avec un cache-nez, mais hélas ! », a-t-il regretté.

Moïse Guiguemdé

« Il ne faut pas reculer »

Dans certaines administrations, le port du masque n’est pas une obligation. Le plus important, c’est de se laver les mains grâce aux dispositifs situés à l’entrée des services. C’est le cas de la Direction générale du trésor public. Les vigiles trouvés sur place nous informent qu’ils n’ont pas reçu d’instructions concernant le port obligatoire de masques par les usagers du service. « Vous savez, on ne peut pas se lever et imposer une mesure par nous-mêmes. Mais depuis ce matin, on a remarqué que beaucoup de gens ont porté des masques », ont-ils indiqué.

Les vendeurs de masques ou de cache-nez que nous avons abordés se frottent les mains. Leurs articles se vendent bien aujourd’hui. Les prix des masques varient entre 200 et 500 francs CFA.

Le parkeur et vendeur de cache-nez, Mahamadi Zoundi

Mais ces prix font toujours débat. Beaucoup de gens estiment que le gouvernement devrait distribuer les masques à la population, surtout aux plus démunis. Une idée que d’autres ne partagent pas. « Les gens qui disent que les prix des masques sont chers, sont intellectuellement nuls », vocifère Mahamadi Zoundi, gérant de parking et vendeur de cache-nez. Pour lui, lorsqu’on tombe malade, ce qu’on dépense pour se soigner dépasse largement le prix des masques. Il se rappelle encore la tentative du port obligatoire de casques pour les véhicules à deux roues, qui a été avortée en 2003. Selon Zoundi, « il ne faut pas reculer » face à de pareilles situations. « Si nécessaire, il faut utiliser la force, quitte à ce que la population revienne à la raison par la suite », a-t-il suggéré.

Cryspin Masneang Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net