Frappés par cette pandémie du Covid-19, les Etats-Unis viennent de dépasser, ce mardi 14 avril 2020, la barre des 23.000 décès et plus de 500.000 cas testés positifs, nouvel épicentre mondial. Une crise sanitaire ou l’économie est également durement touchée avec un chômage qui explore. De New York au New Jersey en passant par l’Ohio, le Nebraska et le Colorado, la situation est la même dans toutes les communautés dont les burkinabè : ils vivent dans la peur de contracter le virus, l’inquiétude de ne pas connaitre la situation réelle de leurs familles restées au pays et de ne plus pouvoir subvenir à leurs besoins. Voici leurs témoignages !

Yves Bambara, gestionnaire technique en Aéronautique à New York et New Jersey

« Nous sommes tous dépassés maintenant par la situation qui ne nous a pas laissé le temps de se préparer moralement et financièrement. Chacun se cherche et la situation s’empire ici. Les burkinabè comme les autres communautés africaines, nous vivons tous avec beaucoup d’inquiétudes, d’interrogations et notre souhait, c’est qu’une solution puisse être trouvée à cette pandémie qui ébranle tout le système sanitaire de notre pays d’adoption ; dont le record de contamination dépasse celui du monde depuis quelques semaines. La ville de New York qui abrite la majeure partie des burkinabè vient en tête du nombre de cas testés positifs, des malades et des victimes. Pour ce dimanche 12 avril 2020 seulement, on a enregistré 6000 décès liés au virus parmi lesquels se trouvent 15 Sénégalais, 25 Guinéens, 08 ivoiriens, 4 burkinabè, 8 Ghanéens, 12 Gambiens et 13 maliens ».

Boukary Salogo, étudiant à New York, « Nous vivons sous le stress comme tout le monde. Cette anxiété est largement partagée par la famille restée au pays qui appelle chaque jour pour avoir des nouvelles. Nous sommes dans un confinement général car New York est l’épicentre de la maladie aux Etats-Unis. Les hôpitaux et les morgues sont saturés. Personne ne veut prendre le risque de tomber malade par crainte de ne pas pouvoir bénéficier de soins adéquats. Je travaille avec un cabinet d’avocats spécialisé dans les questions d’immigration et actuellement tous les services sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. La quasi-totalité des business sont fermés. Une chose qui nous met en situation difficile pour payer le loyer et les factures et nous vivons dans la peur constante liée au risque élevé de contamination ».

Boukary Salogo, étudiant à New York

Saydou Djiguemdé, assistant des personnes vivant avec un handicap à Cincinnati dans l’Etat de Ohio

« Nous vivons dans une psychose totale et avec la peur au ventre chaque jour, parce que, nous ne pouvons plus aller au travail. Et cette situation fait qu’on a plus de revenues financières. Nous n’arrivons plus à subvenir à nos propres besoins ici et partant de ceux de nos proches rester au pays. En tant que plier de ma famille, je suis stressé du fait que je n’arrive plus à pourvoir à leurs besoins dû à la suspension de la plupart des activités économiques ici ».

Saydou Djiguemdé

Honorine Yaméogo, étudiant à Omaha dans l’Etat de Nebraska

« Il faut dire que nous sommes ici dans une double peur. D’abord, parce qu’on ne sait pas comment les parents qui sont au pays vivent la situation. Et en plus de cette inquiétude, ici on a peur, parce que nous ne disposons pas du matériel nécessaire et adéquat pour bien se protéger ».

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net