C’est l’interrogation faite à travers cette réflexion de Issaika Zongo, qui dégage cinq leçons à retenir depuis l’apparition du premier cas en décembre 2019 du COVID-19 en chine. Pour Issaika Zongo, la propagation rapide du virus apparait comme un révélateur des dysfonctionnements des Etats riches ou pauvres, puissants ou faibles et tout apparait comme un mensonge bien orchestré auquel on s’en accommodait pour vivre.
Première leçon : tous les pays du monde retrouvent leur humanité à travers le sentiment de peur. Grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, tous sont habités par la peur et tous sont disposés à suivre les mêmes consignes pour espérer éviter la contagion et endiguer la propagation de la maladie.
Deuxième leçon : les pays dits développés ou puissants réalisent qu’ils vivaient dans un monde virtuel savamment orchestré qui leur permettaient de dicter la marche à suivre au reste du monde. Avec le Covid-19, le voile est tombé et chacun se rend compte de ses propres insuffisances voire de son impuissance. C’est le sauve qui peut, et il n’y a pas de temps pour assister les pays qu’on maintenait de quelles que manières que ce soient dans la dépendance.
Troisième leçon : les pays dits sous-développés qui s’enorgueillissaient d’être émergents semblent réaliser qu’ils n’ont même pas amorcé les bases du développement. Toutes les défaillances s’affichent au grand jour : la navigation à vue en termes de gouvernance, la défaillance et la fragilité du système sanitaire, la défaillance du système éducatif et de la formation, l’absence d’un système d’assistance sociale efficace, etc.
Quatrième leçon : chaque pays, riche ou pauvre, dit développé ou sous-développé, se rend compte qu’il doit compter sur ses propres ressources, son propre savoir et savoir-faire, ses propres capacités parce que tous les pays, à différents niveaux, sont dépassés par l’impact du Covid-19. L’heure est à la maxime qui dit « chacun pour soi Dieu pour tous » car même ceux qui avaient déclaré la mort de Dieu avec l’émergence de la science s’en remettent à Dieu.
Les leçons à retenir sont nombreuses mais ces quatre leçons permettent de faire un commentaire à l’endroit des pays africains et des populations africaines surtout. Le Covid-19 sonne comme un rappel à l’ordre qui invite à une introspection et à une remise en cause de notre façon de penser les choses, les rapports à l’autre, la gestion du bien commun et notre rapport au reste du monde. Il est temps que nous sortions de la position d’attentiste pour oser prendre notre destin en main.
Le Burkina Faso, mon cher pays, vit des moments difficiles mais chaque burkinabè se doit de croire en de lendemains meilleurs. Cette espérance doit se nourrir de nos propres capacités à se tirer des situations difficiles par nous-mêmes ; il nous faut apprendre à avoir confiance en nous et nous saurons faire face au Covid-19.
Nous avons connu une insurrection en fin 2014 qui ne nous a pas suffi pour tirer les meilleurs enseignements pour une refondation de notre vivre ensemble et engager le pays sur les voies du progrès. Avec le Covid-19, il nous faut ensemble, chacun en ce qui le concerne, descendre de son piédestal, pour que nous travaillons à regarder dans la même direction pour bâtir une nation de progrès.
En attendant, respectons les consignes barrières édictés pour endiguer la propagation du Covid-19 dans notre pays le Burkina Faso.
Issiaka Zongo
Source: LeFaso.net
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