La communauté internationale célèbre le 22 mars de chaque année, la Journée Mondiale de l’Eau (JME). Cette Journée a été instituée le 22 décembre 1992 par l’Assemblée générale des Nations Unies qui se conformait au chapitre 18 de l’Agenda 21 (protection des ressources en eau douce et de leur qualité : application d’approches intégrées de la mise en valeur, de la gestion et de l’utilisation des ressources en eau).

L’adoption de la résolution A/RES/47/193 déclarait le 22 mars 1993 première Journée mondiale de l’Eau. Depuis lors, cette journée est célébrée par les différents pays le 22 mars de chaque année. L’objectif de cette journée est d’attirer l’attention sur l’importance de l’eau et de promouvoir la gestion durable des ressources en eau douce. Cette journée célèbre l’eau et sensibilise sur la situation de 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à une eau salubre et aux infrastructures adéquates d’assainissement.

Cette année 2020, le thème retenu est : « L’eau et le changement climatique ». En effet, la crise climatique mondiale est inextricablement liée à l’eau. Les changements climatiques augmentent la variabilité du cycle de l’eau, induisent des événements météorologiques extrêmes, réduisent la prévisibilité de la disponibilité de l’eau, affectent la qualité de l’eau et menacent le développement durable et la biodiversité dans le monde. Cette situation entraîne également une demande croissante en eau, tout en menaçant sa disponibilité ; ce qui nécessite des mesures d’atténuation et d’adaptation afin de limiter son impact sur les ressources en eau.

Le Burkina Faso à l’instar des autres pays sahéliens de la sous-région connait des répercussions visibles des changements climatiques sur les ressources en eau.

Les manifestations du changement climatique couplées à l’insécurité en eau, à laquelle les populations sont confrontées, commencent à interpeller l’extrême urgence de repenser une gestion résiliente de l’eau.

Il est important de rappeler que l’eau est une ressource qui est au centre de toute planification de développement. Il est alors indispensable de garantir des ressources en eau en quantité suffisante et en qualité pour les usages socioéconomiques et environnementaux.

Au Burkina Faso, le défi de l’eau est énorme, les ressources en eau sont limitées face à une demande de plus en plus croissante et face à un environnement physique affecté par les aléas climatiques et peu propice à la reconstitution et à la mobilisation des ressources en eau. Le thème de cette année voudrait rappeler et attirer l’attention des populations et des décideurs sur les conséquences des changements climatiques sur les ressources en eau. Ces conséquences dans le contexte burkinabè sont que notre pays pourrait être confronté au cours des prochaines décennies à un régime climatique et hydrologique très contrasté.

Déversoir réhabilité d’un barrage

Selon les études menées, il y aura des années de fortes pluviométries pouvant entraîner des inondations d’une part et d’autre part, on assisterait à de graves sécheresses qui pourraient conduire à la raréfaction des ressources en eau pour les divers usages. Face à cette situation, le Burkina Faso a entrepris depuis les années 70 un vaste programme de réforme du secteur de l’eau en vue de satisfaire les besoins en eau et d’améliorer la qualité de vie des populations.

La finalité de ces réformes est de garantir des ressources eau en quantité et en qualité pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement à l’ensemble des populations du Burkina Faso, aux écosystèmes aquatiques et favoriser les activités socioéconomiques.

Dans ce contexte de changements climatiques qui accentuent déjà les problèmes d’eau dans notre pays, déjà préoccupants malgré les efforts du Gouvernement, il urge pour chaque burkinabè d’adopter des comportements résilients vis-à-vis de nos ressources en eau. Il s’agit entre autres de :

- éviter le gaspillage de l’eau dans nos activités domestiques,
- utiliser les techniques d’économie d’eau dans nos activités de production ;

- éviter les activités qui polluent les ressources en eau ;

- privilégier les pratiques et méthodes de productions biologiques ;

- éviter la dégradation des infrastructures hydrauliques comme par exemple les activités maraichères au niveau des berges des plans d’eau,

- etc

Ce sont là des voies qui permettent de faire face aux effets des changements climatiques dans le domaine de l’eau et de garantir les besoins en eau des générations futures. C’est un devoir qui s’impose à tous !

Aussi, j’invite la population à une prise de conscience de l’impact des changements climatiques sur les ressources en eau qui est essentiellement lié à l’activité humaine. Que chacun entreprenne quotidiennement des actions éco citoyennes pour limiter les effets des changements climatiques.

Et pour terminer que chacun retienne comme le disait un proverbe indien « lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible ».

Le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement

Niouga Ambroise OUEDRAOGO

Officier de l’Ordre National

Source: LeFaso.net