Depuis les deux premiers cas recensés le 9 mars 2020 avec le couple Karambiri, le Burkina compte, au 15 mars, 15 cas confirmés de contamination au Coronavirus. Mais combien de foyers avons-vous, quand on sait qu’ils ne sont pas tous liés à la même chaîne de transmission ?

Si nous avons bien compris les explications de la ministre de la Santé, Pr Claudine Lougué, intervenant sur la plateau de la télévision nationale le 14 mars, l’on retient qu’il y a six cas liés à la chaîne des deux premiers malades diagnostiqués et une deuxième chaîne provenant de la mine de Houndé. Ce deuxième foyer a été allumé par un géologue anglais, de retour de congés de Liverpool (Angleterre), en passant par Vancouver (Canada) avec transit à Paris avant d’arriver à Ouaga le 10 mars et de rejoindre Houndé le 12 mars.

Selon la ministre de la santé, parmi les cas suspects en examen au 14 mars, en plus des sept confirmés à cette date, il y avait quatre cas en lien avec le couple Karambiri et deux cas provenant de la mine de Houndé. Cela devrait donc faire, au bilan, 6 nouveaux cas confirmés. Mais comme on le sait, le « communiqué No1 » du ministère de la santé en date du 15 mars annonce huit nouveaux cas confirmés. Sauf à n’avoir pas bien compris les explications de la ministre, l’on peut se demander d’où viennent alors les deux derniers cas ? Et de façon générale, combien de foyers avons-nous au Burkina à la date du 15 mars 2020 ? Cette question, qui permettra aux citoyens de renforcer les mesures de prudence en sachant où aller ou pas, est d’autant plus légitime qu’il y a comme des zones d’ombre. Il en est ainsi du cas du japonais diagnostiqué positif en Ethiopie.

Quid du japonais diagnostiqué positif en Ethiopie ?

L’information sur ce ressortissant japonais qui constitue le premier cas diagnostiqué en Ethiopie a d’abord été diffusé sur les médias sociaux à travers un communiqué du ministère éthiopien de la santé ; sans que cela n’entraîne une quelconque réaction officielle au Burkina. Il a fallu que l’Ambassade du Japon au Burkina publie un communiqué en date du 14 mars pour qu’on en sache un peu plus ; qu’il s’agit notamment d’un expert de l’Agence Japonaise de Coopération internationale (JICA), en voyage d’affaires en Ethiopie.

Agé de 40 ans et plus, il « a quitté le Japon (aéroport de Haneda) le 22 février, s’est rendu au Burkina Faso le lendemain via Paris et y est séjourné, exclusivement à Ouagadougou, jusqu’au 4 mars et n’a pas manifesté de symptômes de la maladie pendant son séjour au Burkina Faso » retrace le communiqué. « Il est arrivé en Éthiopie le 4 mars, a commencé à ressentir les signes de fébrilité le 9 mars, et s’est rendu dans un établissement médical local le lendemain, 10 mars. Suite aux analyses en laboratoire, une réaction positive au coronavirus a été détectée le 13 mars. Il est actuellement en isolement, sous surveillance médicale et son état est stable », souligne l’Ambassade.

Si ce ressortissant japonais est rentré au Burkina le 22 février en état de contamination asymptomatique, il pourrait être « le patient 0 » dans notre pays, étant rentré deux jours avant le couple Karambiri. Mais de ses traces au Burkina, l’on ne sait pas encore beaucoup de choses. Où a-t-il séjourné à son retour le 22 février et jusqu’à son voyage en Ethiopie le 4 mars ? Qui a-t-il rencontré ? Des questions qui devraient interpeller les structures en charge de ce délicat dossier.

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Source: LeFaso.net