Ce n’est plus un secret pour personne, le coronavirus (covid-2019) est dans nos murs. Aux dernières nouvelles, sept personnes sont porteuses de la maladie. Des soupçons pèsent aussi sur beaucoup d’autres sujets. Pour juguler la maladie, en plus de la réponse sanitaire, le gouvernement a interdit les rassemblements pour contenir sa propagation. Seulement, ces mesures ne sont pas sans conséquence fâcheuse.
Le fantôme est déjà dans la maison. Plus besoin donc de fermer la porte. Il faut faire avec. C’est ce qu’on peut caricaturer de la situation que vit le Burkina Faso aujourd’hui avec le covid-19. Le gouvernement s’est attelé à prendre des mesures pour juguler le mal. Parmi ses solutions, il a interdit les rassemblements. Cela permet ainsi de limiter la propagation du virus. Seulement, le remède telle que présentée crée d’autres misères à d’autres. Parmi ces victimes, il y a le domaine de la culture. Déjà que ce corps est le parent pauvre dans l’accompagnement du gouvernement, la mesure raisonne comme un coup de massue sur les acteurs du domaine.
Désormais, au Burkina Faso, jusqu’à nouvel ordre, Il n’y a plus de concert. Les artistes ne pourront plus s’exprimer devant leur public. Les vernissages aussi sont concernés par la mesure. Les événements étant annulés, les prestations d’artistes aussi sont remises au frigo. S’il y a une chose que le Burkina compte par millier dans le domaine culturel, c’est bien les festivals.
De Ouagadougou à Bobo dioulasso en passant par Koudougou, plusieurs activités et festivals sont en berne. Le secteur du cinéma est aussi dans le désarroi. Les salles de cinéma sont fermées. Même en temps normal, les cinéphiles se comptent sur les bouts des doigts. Que dire des boites de nuit ! Ces lieux de réjouissance n’auront plus de clients.
Ce sont donc des centaines de millions qui sont dans la nature. Des promoteurs avaient déjà contracté des prêts pour tenir certaines activités. Des dépenses avaient déjà été effectuées. Tout cela rentre dans l’eau. Les artistes musiciens et autres travaillent pour leur propre compte. Ce qui signifie que tant qu’il n’y a pas d’activité, point de ressources.
Ce sont donc des milliers de personnes qui sont en chômage technique, non rémunéré. L’interdiction des rassemblements est donc dure à avaler. Mais, c’est parce que l’on vit que l’on a des ambitions. La solution proposée est certes liberticide, mais comme le disait Sedar Senghor sur la colonisation, c’est un mal nécessaire. Espérons que les professionnels de la santé, trouvent une solution rapide. Ceci, pour que les artistes puissent travailler et vivre de leur art.
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents