Le dimanche 8 mars 2020, le ministère de la Santé annonçait officiellement l’existence de deux cas de maladie à coronavirus (COVID-19) au Burkina Faso. Et si depuis lors, des mesures sont données aux populations par le gouvernement pour éviter toute propagation, l’on pourrait s’interroger sur leur effectivité dans les espaces publics.


Le COVID-19, Antoine Dako, gérant de parking au marché de Baskuy, dit en avoir entendu parler à travers les médias. « Il s’agit d’une infection respiratoire alliant le rhume et la toux », décrit-il, avant de préciser qu’il ignore les origines de la maladie. Puis il confie : « Depuis l’annonce du coronavirus au Burkina, j’évite au maximum de serrer la main des gens. Mais il faut avouer que c’est très difficile, parce que c’est un réflexe pour nous de se tendre la main quand on veut se dire bonjour ou bonsoir. Je ne porte pas non plus de masque de protection, mais quand je rentre les soirs à la maison, je me lave les mains avec du savon ».


S’agit-il simplement d’éviter les contacts ? Oumarou Sokondou, boucher au marché de Baskuy, semble avoir la même perception du coronavirus, mais dit s’en remettre à Dieu pour éviter toute propagation de la maladie. « Imaginez que je refuse de serrer la main d’un de mes voisins du marché, tout simplement parce qu’il présente un rhume ou une toux. Il risque de mal interpréter mon action, si j’arrivais à le faire un jour », commente-t-il.

A la gare routière de Tampouy, les mesures de protection semblent également difficiles à respecter. « Parfois, on est obligé de tirer le client par la main pour le conduire vers notre véhicule. Qu’il soit malade ou pas, il nous faut une proximité avec le client », relate un rabatteur, Inoussa Guiguemdé.

Contrairement à lui, Mahamadi Yelkouni, transporteur, soutient être conscient des risques de la maladie. En effet, dit-il, « j’invite maintenant les passagers à abandonner certains comportements comme cracher ou se moucher dans la cour de la gare ».


Depuis l’annonce des premiers cas au Burkina, le ministère de la Santé a recommandé des mesures aux populations. Outre la consultation, dans un centre de santé, en cas de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires, les Burkinabè sont invités à se laver régulièrement les mains avec du savon ou à utiliser une solution hydroalcoolique pour les frictionner, à se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou avec un mouchoir avant de tousser ou d’éternuer.

Aussi, ils devraient éviter les contacts avec les animaux et la consommation de produits d’origine animale crus ou mal cuits, les contacts rapprochés avec les personnes présentant une toux et un rhume, et les crachats à terre.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net