Son combat pour la valorisation de la culture samo pousse à l’admiration. Henriette Karambiri Beleman plus connue sous le nom d’Henriette Delor est aujourd’hui l’une des révélations de la musique féminine au Burkina Faso. Sa particularité, chanter en s’inspirant des sonorités de son terroir. Zoom sur une artiste à suivre de près.
Anthony Biakolo disait « Un peuple sans culture est un peuple sans âme ». Et ce n’est sans doute pas Henriette Delor qui dira le contraire. Cette artiste chanteuse Burkinabè, a fait de la promotion de la culture samo son cheval de batail. Originaire de la boucle du Mouhoun, dans la province du Nanyala et plus précisément de Toma, la chanteuse fait partie des artistes tradi-modernes en vue dans la sphère musicale au Burkina Faso.
L’artiste dit être venue en premier lieu à la mélodie pour communiquer. « La musique est un canal de communication. On parvient à transmettre des messages aux populations en chantant », argumente-t-elle. En outre, cette « esclave » des mossé, pour ne pas dire cette « reine » des mossé, c’est selon, n’a qu’une obsession : faire découvrir la culture de son terroir au monde entier à travers la musique. « Je veux montrer à mes esclaves mossé que la culture de chez moi est capable de s’exporter.
Mon ambition est de permettre aux autres, d’aller à la rencontre de ma belle culture ». Henriette delor compte deux albums sur le marché discographique dont le dernier en date est « La maturité ». Aussi, elle a à son actif deux singles. ‘’Mon pays ‘’et ‘’wèrèwèrè ». Celle que ses proches appellent affectueusement « Wèrè Wèrè » (turbulente, agitée) en raison de sa bonne humeur, et sa joie de vivre s’inspire de l’amour, des conditions féminines et de son environnement en général pour écrire ses chansons.
Une communauté solidaire
Henriette Delor estime être soutenue par sa communauté. Elle nous parle d’une anecdote. « Ma plus belle expérience en tant que chanteuse est sans doute mon passage à Toma. Lors de mon concert, les populations sont sorties nombreuses. J’étais tellement heureuse de l’accueil qu’on m’avait réservé » avoue-t-elle. Toutefois, tout n’est pas rose dans la carrière de l’artiste.
Elle est souvent victime de préjugés et de propositions déplacées. « Etre une femme chanteuse comporte des difficultés. Les gens pensent que tu as des mœurs légères. Il y a des préjugés sur ma personne à cause de mon style vestimentaire. Pourtant, il faut souvent séparer la personne de l’art » se défend-elle.
« La princesse de toma » comme l’appellent certains, ne se laisse pas dégonfler par ces remarques. Elle reste toujours dans un esprit de combattante, tout en restant joviale. Henriette se dit reconnaissante des opportunités que la musique lui a apportées. « La musique m’a rendu autonome financièrement. Je suis devenue populaire. Je reçois beaucoup d’amour de la part de mes fans » se réjouit –elle.
Des rythmes de bikutsi ?
Henriette Delor est taxée par plus d’un de s’inspirer des rythmes de Bikutsi du Cameroun. Certainement pas, selon la chanteuse. « Mes sonorités viennent de chez moi. J’utilise l’arc à bouche, le tam tam , pour ne citer que ceux-là. C’est une coïncidence si cela ressemble au bikutsi. Je ne m’inspire que de la culture samo. Mais il faut dire qu’il y a des similitudes entre les cultures en Afrique », explique-t-elle.
A l’école de la musique
Pour tous ceux qui souhaitent entamer une carrière musicale, Henriette Delor leurs conseille de faire l’école de musique. « J’ai été à l’école de musique de La dernière trompette. Lorsque vous vous formez avant de vous lancer dans la musique, il est souvent difficile pour des personnes de mauvaises fois de vous arnaquer. Vous apprenez en espérance » propose-t-elle.
Le plus grand rêve de la chanteuse à long terme est que le monde entier s’intéresse à la culture samo. Coté amour, la belle Henriette Delor n’a pour l’instant pas la bague au doigt. Néanmoins, elle est en couple. Elle espère que l’élu de son cœur officialisera bientôt la relation par le mariage.
Samirah Bationo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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