Lancé le 16 janvier 2020, le Mouvement pour le Plaidoyer, la cohésion sociale, le retour de la paix et la réconciliation nationale (MPCRN), ne s’est pas donné de temps de flottement. En deux semaines d’existence, l’organisation mène une véritable offensive à travers le territoire national pour plaider à une réconciliation de tous les Burkinabè pour le retour de la paix au Faso.

C’est sans doute convaincus que la crise que vit le Burkina entame également le vivre-ensemble et la cohésion sociale, que les responsables du Mouvement pour le Plaidoyer, la cohésion sociale, le retour de la paix et la réconciliation nationale (MPCRN) ont décidé d’emboucher la trompette de la réconciliation nationale.

Rencontre avec des forces-vives au Yatenga

Et comme pour être dans le tempo, le MPCRN ratisse large : acteurs de la société́ civile de tendances diverses, autorités religieuses et coutumières, anciens ambassadeurs et hauts cadres de l’armée à la retraite, anciens élus, figures politiques, etc.

Siaka Coulibaly et Safiatou Lopez, posant avec le chef de Yako

Ils sont de plus en plus nombreux, ces Burkinabè qui pensent maintenant qu’une réconciliation nationale est impérative. Les coups encaissés par le vivre-ensemble et la cohésion sociale sous le poids du phénomène terroriste sont une réalité vécue par les populations burkinabè.

« Il est urgent que la question de la réconciliation nationale soit prise à bras-le-corps », a clairement lancé le Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), Zéphirin Diabré, persuadé qu’une assise nationale des forces vives permettra aux Burkinabè de « solder le passif commun » qui pèse sur la marche du pays. « Nous souhaitons que notre pays puisse tourner cette page difficile et qu’ensemble, nous puissions aller vers un avenir radieux », a insisté Zéphirin Diabré.

La présidente du MPCRN, Safiatou Lopez et le CFOP-BF, Zéphirin Diabré à l’issue du tête-à-tête entre les deux délégations

C’était le mercredi, 29 janvier 2020 à l’issue de la visite du MPCRN à l’institution politique. Une démarche qui s’inscrit dans un schéma général qui doivent conduire Safiatou Lopez et les siens auprès de personnalités et organisations ressources sur cette question cruciale de la réconciliation nationale.

« Il faut que les Burkinabè s’asseyent ensemble pour parler burkinabè, réfléchir burkinabè pour aller vers l’apaisement, la réconciliation », a réitéré la présidente du MPCRN, Mme Lopez. Bien avant cette étape, les ‘’messagers » de la paix et de la réconciliation nationale ont séjourné à l’Ouest du pays, précisément dans la capitale économique, Bobo-Dioulasso, et dans la cité du pays noir, Banfora.

Salia Sanou et Safiatou Lopez

Ainsi, dans la ville de Sya, les responsables du mouvement ont, le 28 janvier 2020, rencontré le Chef de canton, Monseigneur Anselme Titiama Sanon, évêque émérite du diocèse de Bobo, l’ancien maire et ancien responsable du CDP de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou. « Chaque fils de ce pays est très important et peut faire quelque chose pour son développement. Si nous aimons notre pays, nous devons nous aimer, chacun avec ses manquements et ses forces, car chacun de nous a ses manquements et ses forces. Ensemble, nous pouvons prouver au monde entier, que notre amour pour notre Patrie est au-delà de nos différends, qu’ensemble, unis, nous sommes assez forts pour relever les défis que la vie nous impose, et que cet amour peut nous guider à retrouver notre dignité.


Aucun sacrifice n’est de trop pour sauver ce pays. Que ces nouvelles énergies se répercutent pour un Burkina de paix, afin que le paysan puisse semer et récolter ce qu’il aurait semé, que le voyageur puisse traverser comme autrefois, les forêts sans connaître la crainte de l’insécurité au cœur, que chaque Burkinabè se sente Burkinabè avec les autres. C’est ce que nous sentions autrefois et je vois ce rêve qui prend forme de différentes manières. C’est ce sentiment qui me reste.

Chef de Canton de Banfora Fadoua 2

Merci d’accompagner ce mouvement de naissance, quelque chose de nouveau, qui va, je pense, amener même à redéfinir la politique autrement ; parce que la politique que nous avons n’est pas la nôtre, elle nous vient d’ailleurs ; comment consommer burkinabè, penser le Burkina (et non pas penser au Burkina) par des mécanismes. C’est ce que je vois venir et j’en suis heureux », s’est exprimé Monseigneur Anselme Titiama Sanon.

La présidente du MPCRN et sa délégation ont été reçues par le roi du Yatenga, Naaba Kiiba

A Banfora, chef-lieu de la région des Cascades, où ils étaient les jours précédents, précisément le 26 janvier 2020, Safiatou Lopez et ses co-messagers ont également eu des audiences avec les autorités coutumières et religieuses avant d’échanger avec les forces vives de cette cité sise à 85 kilomètres à l’Ouest de Bobo-Dioulasso.

A Banfora, les audiences avec les autorités coutumières et religieuses ont été suivies …

Autre région, même message. A Yako, chef-lieu de la province du Passoré, région du Nord, où la délégation du MPCRN a rencontré les autorités coutumières et religieuses, des représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile avant de mettre le cap sur Ouahigouya, province du Yatenga, capitale de la région du Nord, elle a aussi prêché le message de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale.

…d’échanges avec les forces-vives

Officiellement lancé le 16 janvier 2020 à Ouagadougou, le MPCRN a, dès le 18 janvier 2020, rencontré le Wogd Naaba (chef de terre de Ouagadougou ) et les jours suivants, le Mogho Naaba.

Une dynamique qui se poursuit à travers le territoire et auprès de toutes les sensibilités. Pour les responsables du MPCRN, le combat pour la réconciliation nationale vaut tous les sacrifices.

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net