Dans le cadre du renforcement de la sécurité sanitaire des aliments au Burkina Faso et au Sénégal, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en œuvre un projet d’amélioration des capacités de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments. C’est dans ce cadre que s’est ouvert, ce jeudi 26 septembre 2019 à Ouagadougou, un atelier sous-régional de lancement du processus d’élaboration du plan national de réponse aux urgences.

La conseillère technique de la ministre de la Santé, Liliane Gounabou, a présidé, ce jeudi 26 septembre 2019, l’atelier sous-régional de lancement officiel du processus d’élaboration du Plan national de réponses aux urgences de sécurité sanitaire des aliments (PNRUSSA). C’est un plan triennal qui sera mis œuvre à travers le projet d’« amélioration des capacités de surveillance intégrée et de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments au Burkina Faso et au Sénégal ».

Liliane Gounabou, Conseillère technique du ministre de la santé

Pour la conseillère technique, ce plan est le fruit des efforts conjugués de la FAO/Dakar et de ses partenaires. C’est aussi une opportunité pour les pays de la sous-région, particulièrement le Burkina Faso, de renforcer son dispositif pour contrer les maladies liées à l’alimentation. « Selon les estimations de l’OMS de 2015, une personne sur 10 tombe malade chaque année à cause des maladies d’origine alimentaire, entraînant ainsi 420 mille décès par an. Et en Afrique, plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, entraînant 137 mille décès, soit le tiers de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire », a-t-elle noté. Un tableau sombre qui, pour madame Gounabou, invite les pays à mieux mutualiser leurs efforts pour assurer la sécurité sanitaire des aliments.

Car la sécurité sanitaire est devenue l’affaire de tous et il faut tous s’impliquer pour en faire une réalité dans notre quotidien. Cela assurera la protection de la santé des consommateurs, l’amélioration des systèmes de fourniture et de la qualité des aliments et la protection de l’économie de nos pays. C’est pourquoi, dit-elle, la tenue du présent atelier est non seulement un véritable cadre de partage d’expériences et de renforcement de capacités, mais aussi surtout un point de départ dudit plan.

Dr Lotfi Allal, Représentant par intérim de la FAO

Pour le représentant par intérim de la FAO, Dr Lotfi Allal, le projet est financé par le Grand-Duché de Luxembourg et mis en œuvre par la FAO, sous le leadership des ministères en charges de la Santé du Sénégal et du Burkina Faso. Selon lui, les maladies d’origine alimentaire, ainsi que les évènements ayant une incidence sur la sécurité sanitaire des aliments, tout au long de la chaîne alimentaire, demeurent une cause importante de morbidité dans le monde et, de manière plus accrue, dans les pays en développement.

Et au niveau du Burkina, elles sévissent de façon récurrente et sont accentuées par de nombreux facteurs parmi lesquels la prolifération des aliments vendus sur la voie publique ; les changements notés dans les habitudes alimentaires ; les modes de préparation, de transformation et de conservation ; la mondialisation des échanges, etc.

l’ouverture officielle de l’atelier sous-régional du processus d’élaboration du plan de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments

95 milliards de dollars de pertes

Pour le représentant de la FAO, les estimations ont montré que les aliments dangereux coûtent aux pays à faible et moyen revenus près de 95 milliards de dollars US chaque année. Et c’est dans ce contexte que le Luxembourg appuie le renforcement des capacités des pays de l’UEMOA dans le domaine de la surveillance, de l’identification et de la gestion des urgences de sécurité sanitaire des aliments. Un projet qui vise à consolider les acquis et les leçons apprises du premier projet pour permettre aux deux pays concernés de renforcer leur système sanitaire des aliments.

Le Sénégal, représenté par une délégation conduite par Dr Coumba K. Gueye du comité national du Codex alimentation, partagera son expertise à la matière.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net