Dans le cadre de la caravane de plaidoyer dans les régions en vue de l’amélioration du cadre politique et règlementaire de la filière sésame, l’Interprofession sésame du Burkina (INTERSEB) a animé, le lundi 23 septembre 2019 à Bobo-Dioulasso, une séance d’échanges avec les acteurs et partenaires de la filière sésame.

L’Interprofession sésame du Burkina (INTERSEB), avec l’accompagnement du projet SESAME de Lutheran World Relief (LWR), a entrepris une campagne de plaidoyer en vue de l’amélioration du cadre politique et règlementaire de la filière sésame.

Ainsi, suite à l’atelier national de lancement du plaidoyer tenu le 9 août 2019 à Ouagadougou, un groupe de plaidoyer a été mis en place pour mettre en œuvre les activités de la feuille de route.

C’est pour partager le contenu du message de ce plaidoyer en vue de son appropriation par les acteurs et partenaires que l’INTERSEB a entrepris une caravane de plaidoyer dans huit régions du Burkina dont celle des Hauts-Bassins, qui a accueilli le groupe de plaidoyer le lundi 23 septembre 2019 à Bobo-Dioulasso.

Cet atelier permettra, d’une part, aux acteurs et partenaires d’être mieux informés du contenu du plaidoyer et, d’autre part, de recueillir et intégrer leurs préoccupations dans le plaidoyer.


La caravane vise également à inciter les décideurs politiques à adopter les différents règlements et améliorer le cadre politique et législatif de la filière sésame pour travailler dans un environnement sain. Au terme des échanges recueillies par la caravane de plaidoyer, des recommandations seront formulées dans un document qui sera remis aux premières autorités du pays.

Selon Abdou Moumouni Ouédraogo, membre du conseil d’administration de l’INTERSEB, depuis quelques années, le sésame rapporte beaucoup mais les acteurs n’en bénéficient pas. Cela, parce que le travail est fait dans l’anarchie et ils sont pillés par les exportateurs internationaux qui achètent le sésame à des prix qu’ils fixent eux-mêmes.

C’est dans ce sens que l’INTERSEB a élaboré en 2014, avec le gouvernement, un cahier de charges où les problèmes et solutions de la filière sont abordés. Ce cahier a été signé par quatre ministères (Commerce, Agriculture, Environnement, Finances). Mais le décret d’application n’est pas encore effectif, malgré de nombreuses démarches entamées.

Abdou Moumouni Ouédraogo membre du conseil d’administration de l’INTERSEB

Dans son discours, Abdou Moumouni Ouédraogo a réitéré ses remerciements à l’ONG américaine LWR qui a financé la tournée de la caravane. Lutheran World Relief soutient l’Interprofession sésame du Burkina pour accroître ses capacités afin de répondre aux normes de qualité de l’exportation et améliorer les relations vendeurs-acheteurs, à travers le Projet Sésame. Ce projet vise l’augmentation de la production et l’exportation de sésame de haute qualité à travers les technologies de la communication et de l’information, permettant des flux d’informations et des transactions.

En outre, pour que l’organisation puisse s’auto-suffire, il a été créé une loi permettant à l’interprofession de faire des prélèvements, c’est-à-dire des contributions forfaitaires obligatoires (10 000 francs sur la tonne à l’exportation). Un prélèvement de 600 millions a été fait par l’Etat qui a droit à 20% et le reste va à l’INTERSEB. Cependant, cet argent n’a pas encore été remis à l’interprofession, a déploré Abdou Moumouni Ouédraogo.

Yacouba Sawadogo préfet de Bobo-Dioulasso représentant du Gouverneur des Hauts-Bassins

Ainsi, les membres demandent à l’Etat de leur permettre d’entrer en possession de cet argent pour exécuter leur plan d’action. Ils ont également demandé la mise en place d’une cellule de veille qui doit être dotée de moyens par l’Etat pour la mise en œuvre du programme.

L’objectif de l’INTERSEB étant d’accroître la production de sésame au Burkina en faisant d’abord bénéficier les producteurs du produit de leur travail, il a été décidé que chaque année, il sera fixé un prix plancher en dessous duquel le sésame burkinabè ne sera pas vendu, en vue de protéger les producteurs. Cependant, bien que le prix soit fixé par l’INTERSEB, son application nécessite l’appui de l’Etat. Donc ce plaidoyer vise aussi à demander à l’Etat d’avoir un œil regardant sur cette filière qui lui rapporte près de 350 milliards de F CFA par an.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net