Le Syndicat national des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB) redonne de la voix. Il entame une grève de 96 heures à compter du 24 septembre sur l’ensemble du territoire national. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse ce 20 septembre 2019.

Les administrateurs civils sont remontés : leur plateforme revendicative introduite le 26 avril 2019 reste sans réponse satisfaisante et les processus de négociation piétinent. Et le mot d’ordre est donc lancé. Un arrêt de travail des administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs entre le 24 et le 27 septembre. Pour le SYNACSAB, cette nième action ne vise pas une personne en particulier. « Nous ne grevons pas pour faire mal au ministre ou à qui que ce soit. C’est uniquement pour la prise en compte des préoccupations des administrateurs », se défend Adama Bidiga, secrétaire général du SYNACSAB, et ses camarades.


L’on se rappelle que le 26 juin dernier, le SYNACSAB, à l’issue de sa marche, avait tenté en vain de remettre sa plateforme revendicative au Premier ministre. Pendant que les négociations semblaient reprendre, rapporte le syndicat, une correspondance du ministre de l’Administration territoriale en date du 11 septembre a remis en cause le processus devant conduire à des négociations sur la plateforme revendicative. Les raisons évoquées sont liées au contexte social difficile et à la perspective de la remise à plat des rémunérations des agents de la Fonction publique. Pourtant, ce syndicat s’est démarqué de cette décision du gouvernement.

Selon les témoignages du SYNACSAB, lors d’une rencontre tenue le 26 juillet 2019 entre les deux parties, le ministre de tutelle annonçait la mise en place d’un comité paritaire de huit membres avec pour mission de bâtir, autour de chaque point de la plateforme revendicative, un argumentaire pour la prise de décisions du gouvernement. Et si un rapport a été rendu le 14 août 2019 par ledit comité, confie Adama Bidiga, le syndicat dit assister à un revirement du ministère de tutelle dans l’application dudit document.


Une criminalisation du syndicalisme…

A cette conférence de presse, le SYNACSAB a réaffirmé sa solidarité à l’Unité d’action populaire dont la marche de protestation a été réprimée. Et pour le SYNACSAB, « ce n’est qu’une tentative d’uniformiser le syndicalisme afin qu’il ne soit plus qu’à leur service (ndrl : le gouvernement), un outil d’accompagnement de leur décision ».

Par ailleurs, les administrateurs civils soulignent qu’il ne revient pas à la mairie de donner son quitus pour une marche d’envergure nationale. C’est une déclaration qui doit plutôt être adressée, 72 heures à l’avance, à l’autorité. Et s’il faut restreindre les libertés syndicales ou de manifester sur le territoire communal, que l’on adopte une mesure d’ordre général qui concerne tout le monde, fulmine le SYNACSAB.

Mariam Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net