Ce 19 août 2019, Journée mondiale de l’aide humanitaire, la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Laurence Ilboudo Marchal, a fait le bilan de l’assistance aux personnes déplacées internes. La cérémonie, qui a connu la présence de la coordonnatrice résidente du Système des Nations unies, des représentants des agences des Nations unies et d’ONG humanitaires, a aussi été l’occasion de lancer le plan d’urgence révisé du Burkina Faso.
Dès l’entame, la ministre a relevé qu’en fin décembre 2018, le Burkina dénombrait 47 826 personnes déplacées internes reparties principalement dans les régions du Sahel, du Nord et du Centre-Nord. Ainsi, au cours du premier trimestre 2019, le département en charge de l’Action humanitaire a procédé au lancement d’un plan d’urgence. A ce jour, note-t-elle, « le bilan s’élève à 225 882 personnes qui ont reçu une assistance alimentaire ; 35 000 personnes ont bénéficié de tentes familiales, de cash transfert, d’articles essentiels de ménage… 37 699 enfants de 6 à 59 mois souffrant de malnutrition aigüe sévère ont été pris en charge dans le cadre du programme nutritionnel thérapeutique.
126 527 personnes ont bénéficié des interventions du secteur Eau-Hygiène-Assainissement. 12 372 enfants ont bénéficié d’une éducation formelle et informelle. 2 000 personnes (femmes, hommes et enfants) ont obtenu des extraits de naissance et 5 000 personnes ont reçu des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB). 521 221 personnes ont accès aux soins médicaux et aux services de santé ».
Selon Laurence Ilboudo, le nombre de personnes déplacées internes est passé de 87 000 en janvier 2019 à 270 776 à la date du 16 août dernier. Toutes les treize régions accueillent désormais des personnes déplacées internes, mais les régions du Sahel et du Centre-Nord cumulent à elles seules 88,21% de ces personnes qui ont fui les violences. Les femmes et les enfants représentent 85% des personnes déplacées.
Par ailleurs, 17 715 retournés et demandeurs d’asile ont été enregistrés dont 11 971 venus du Mali suite au conflit qui a opposé les Dogons aux Peuls. Il faut aussi noter la présence de 5 744 expulsés de la forêt classée de la Leraba en République de Côte d’Ivoire. Les réfugiés maliens sont estimés à 25 000 dont 93% dépendent entièrement de l’aide humanitaire. Aussi, « l’augmentation des déplacements de populations aggrave encore les vulnérabilités existantes en cette période de soudure », constate Laurence Ilboudo. 688 000 personnes, soit 3,5% de la population totale, sont affectées par l’insécurité alimentaire sévère, selon l’analyse du Cadre harmonisé de mars 2019.
C’est ainsi que le processus de révision du plan d’urgence a été entamé pour être en phase avec le cadre programmatique adopté par le gouvernement et ses partenaires en 2017. Selon la ministre, cette révision vise à assurer « une réponse humanitaire adéquate aux personnes en situation de déplacement lié aux incidents sécuritaires et aux personnes affectées par la situation sécuritaire ; assurer la protection internationale et la recherche de solutions durables aux réfugiés ; renforcer l’assistance alimentaire, agro-sylvo-pastorale et la protection des moyens d’existence des populations affectées par les crises alimentaires ; améliorer la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes avec un focus sur les zones en situation d’urgence ; réduire l’impact des catastrophes et des épidémies afin de préserver des vies et protéger les moyens de subsistance ».
Le budget du plan d’urgence révisé est estimé à 187 millions de dollars répartis comme suit : 70,9 millions affectés à la sécurité alimentaire, 66,9 millions pour la gestion des conséquences de l’insécurité, 31,4 millions de dollars pour la nutrition, 14,1 millions de dollars pour l’assistance aux réfugiés, 2,3 millions de dollars pour la coordination des urgences, 1,4 millions de dollars pour la préparation aux urgences. A ce jour, l’Etat a pu mobiliser, avec ses partenaires, la somme de 55,1 millions sur les 187 millions de dollars recherchés.
Pour la ministre Laurence Ilboudo Marchal, « la mise en œuvre du plan d’urgence se fera en lien étroit avec les stratégies régionales et celles développées dans le cadre du G5-Sahel ».
E.D.K.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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