Après sa première sortie thématique tenue en mai 2019 autour de la question de l’autosuffisance alimentaire, le Mouvement des intellectuels pour le développement (MIDE), parti politique né au lendemain de l’insurrection populaire, a animé, ce samedi, 17 août 2019 à Ouagadougou, une conférence sur la santé au Burkina.
« La santé au Faso, les solutions du MIDE ». C’est autour de ce thème que les responsables et militants de ce ‘’jeune » parti ont porté la réflexion par le truchement d’une conférence de presse. Les responsables du parti prennent prétexte du contexte général du pays. « Notre pays est à la croisée des chemins…Ne pas reconnaître cette évidence serait un mépris. Nous sommes angoissés, éprouvés, désemparés devant la furie meurtrière qui s’abat sur notre pays. Nous avons peur les uns des autres. Nous avons soif de justice, faim du développement. Nous vivons dans l’incertitude. Nous sommes préoccupés par l’avenir…tandis que nous sommes effrayés par le présent », exprime le président du MIDE, Harouna Kindo.
Pour ce dernier et ses camarades, cette situation nationale sus-décrite est cependant loin de leur faire ployer l’échine. C’est, du reste, une invite au refus de la fatalité qu’ils lancent à l’ensemble de la jeunesse burkinabè. Pour leur part, soulignent-ils, le MIDE se veut ainsi une politique autrement, qui refuse l’immobilisme face aux difficultés.
De même refusent-ils d’être des adeptes de critiques stériles, à en croire les conférenciers. En décidant de mener la réflexion, de façon périodique, sur des thèmes qui constituent des domaines de la vie du pays, le MIDE s’inscrit, poursuit M. Kindo, dans une dynamique de changement des mentalités. « Cessons de critiquer, cessons d’être paresseux et mettons-nous au travail », manifestent les dirigeants du MIDE.
Pour revenir au thème de cette sortie, il a été articulé autour de la collecte d’informations liées au sujet, leur analyse assortie de propositions de pistes de solutionnement. Ainsi, après avoir scruté le ratio agent de santé/population, les responsables du MIDE ont dressé une liste « non exhaustive » des problématiques à « l’accès pour tous à la santé ».
De la liste, on retient : l’alimentation, l’insuffisance des infrastructures, le coût élevé des soins, l’insuffisance d’agents de santé et de formation de ceux-ci, le laxisme de certains agents, le manque de rigueur dans la gestion de certains centres de santé, la persistance de pesanteurs sociales au sein des populations, la rupture de produits pharmaceutiques ; mais aussi, le laxisme de certains convalescents dans le traitement.
- Harouna Kindo (milieu) et ses camarades suggèrent aussi que des sanctions exemplaires soient réservées aux agents indélicats.
C’est pourquoi, le MIDE propose que l’accent soit mis sur la quête de l’autosuffisance alimentaire. Dans le même ordre d’idée, le parti recommande aux populations de mieux contrôler leur alimentation qui serait en grande partie des facteurs de maladies. C’est en cela que le président du parti, Harouna Kindo, et ses camarades pensent qu’il faut encourager la production et la consommation locales.
Toujours au chapitre des solutions, ils suggèrent la création de cliniques mobiles publiques, la dotation de chaque village d’ambulance et de centre de santé et de promotion sociale (CSPS), la maximisation de la formation des agents et le personnel de santé, la disponibilisation des produits pharmaceutiques, la valorisation au mieux et l’encadrement des tradipraticiens.
Fort du constat sur le terrain, les responsables du parti plaident également pour une prise en charge gratuite des premiers soins dans les urgences, la sensibilisation des populations à l’hygiène et aux réflexes de santé, le renforcement des centres de santé en équipements et l’amélioration des conditions de vie des agents de santé. Ils proposent en outre, un contrôle et une réglementation rigoureuse des cliniques, ainsi que l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle.
Corrélativement, l’équipe dirigeante du Mouvement des intellectuels pour le développement a marqué son inquiétude sur l’expérimentation des moustiques génétiquement modifiés en cours à l’Ouest du pays. Ils déplorent que les autorités du pays n’aient pris la mesure des risques qu’un tel projet pourrait avoir sur les populations à moyen et long termes.
Réagissant à des préoccupations, ils ont porté leur regard critique sur le phénomène des alcools frelatés dans la société. De leur avis, la prolifération de ces produits dénote d’un manque de volonté politique.
Qu’à cela ne tienne, les porteurs du MIDE disent avoir leur idée de la gestion de toutes ces questions, si toutefois le parti accédait au pouvoir.
Créé en juin 2015, le Mouvement des intellectuels pour le développement (MIDE) est, selon ses responsables, un parti politique dédié à la jeunesse. L’ « intellectuel » étant entendu ici, comme toute personne susceptible d’apporter une solution à un problème donné.
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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