Les musulmans du Burkina ont célébré la fête de l’Aïd-el-Kébir, ce dimanche 11 août 2019. A Ouagadougou, comme à l’accoutumée, la Place de la nation a servi de lieu de prière. C’est l’imam de la grande mosquée de Ouagadougou, El hadj Mohamadi Kiemtoré, qui a dirigé la prière. Dans son sermon, il a rendu grâce à Allah, l’imploré pour qu’il protège le peuple burkinabè et instaure la cohésion entre les fils et filles du « pays des hommes intègres ».

En cette matinée du 11 août 2019, dès 8h, ils étaient des milliers de fidèles musulmans à prendre d’assaut la Place de la nation de Ouagadougou. Venus des quatre coins de la capitale burkinabè, les fidèles musulmans, tous dans leurs plus beaux habits, ont encore honoré le sacrifice du mouton. Comme prévu, c’est à 9h que la prière a débuté avec deux rakats suivis du sermon de l’imam et des bénédictions.

Un dispositif sécuritaire a été mis en place pour permettre aux fidèles musulmans d’accomplir la prière en toute sérénité. Ainsi, les forces de défense et de sécurité étaient bien visibles sur les lieux de la prière. Dans son sermon, l’imam a prôné la fraternité, la cohésion sociale et surtout la solidarité avec les personnes qui sont éprouvées par les questions sécuritaires notamment les déplacés.

Pour l’imam, cette fête parle de la soumission et qui dit soumission dit amour pour son prochain. Il demande donc aux fils et aux filles de ce pays de prier car « si la prière nous accompagne nous n’allons jamais sombrer ». Il a rappelé que la fête de l’Aïd-el-kébir est la soumission à la volonté d’Allah et de partage.

Il a précisé que tout musulman qui a les moyens doit sacrifier un mouton ou tout autre animal (bœuf, chèvre, chameau).

L’imam Tiémtoré à la prière.

Cette année, la commémoration de la Tabaski a été placée sous le signe de la cohésion nationale. Dans les invocations, bénédictions et prêches, l’imam a appelé le peuple burkinabè à la solidarité et la cohésion sociale. S’agissant du dialogue interreligieux, il s’est manifesté encore au cours de cette célébration de l’Aïd-el-kébir. Comme les années antérieures, les représentants des autres confessions religieuses sont venus assister à la prière et présenter leurs à l’ensemble de la communauté de Mohamed (PSL). Le cardinal Philippe Ouédraogo, pour sa part, a rappelé que la fête de la Tabaski est célébrée en mémoire du mouton qu’Abraham a offert à Dieu à la place de son fils Isaac.

immolation du mouton de l’imam Tiemtoré

De ce fait, il est normal que l’Eglise catholique vienne traduire sa « proximité, sa solidarité et son amitié » aux frères musulmans. « Nous devons tous chercher à traduire la volonté de Dieu en apportant un peu plus d’humanité, de fraternité et d’amour pour que le monde soit plus digne du Seigneur et des hommes », a souhaité le cardinal Philippe Ouédraogo.

La délégation du gouvernement et celle de l’église

El hadj Ahamadi Nour Guenda, de la communauté musulmane a souhaité dans son message qu’à l’occasion de cette fête, les musulmans travaillent à ressentir dans leur entourage par le sens du partage. Une manière pour lui d’interpeller les frères musulmans à travailler pour renforcer la solidarité nationale et la paix sociale dans le pays.

Il faut noter qu’à cette prière, une délégation gouvernementale conduite par le chef du gouvernement, Christophe Dabiré, est venue témoigner sa solidarité à la communauté musulmane.

Issoufou Ouédraogo

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Source: LeFaso.net