L’École supérieure d’informatique (ESI) de l’Université Nazi-Boni a procédé, le vendredi 26 juillet 2019, au lancement de ses masters en cyber-sécurité et en sciences de données. La cérémonie a été placée sous le patronage du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Pr Alkassoum Maïga, et le co-parrainage du président de l’ARCEP, Tontaman Charles Millogo, et du directeur général de l’ANSSI, Mickael Folané.
Les révélations d’écoutes de grandes personnalités et institutions du monde, les détournements de systèmes de vote électronique, les attaques des systèmes de contrôle de grandes industries dans le monde… sont autant d’exemples qui montrent que dans le domaine des TIC, la sécurité est une chose difficile à garantir. Difficile également la collecte et le traitement de données massives.
C’est pour relever ces défis liés aux nouvelles technologies que l’École supérieure d’informatique (ESI) de l’Université Nazi-Boni, après le lancement de deux masters en informatique en 2018, a procédé, le vendredi 26 juillet 2019 à l’INSSA, au lancement de deux nouveaux masters en cyber-sécurité et en sciences de données, sous le patronage du ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr Alkassoum Maïga, et le co-parrainage du président de l’ARCEP, Charles Millogo, et du directeur général de l’ANSSI, Mickael Folané.
- Alkassoum Maïga ministre de l’Enseignement Supérieure, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation
L’objectif du master en cyber-sécurité est de doter des étudiants et professionnels du niveau Licence de connaissances méthodologiques, théoriques et techniques pour la conception et la réalisation d’architectures sécurisées et la gestion de la sécurité des systèmes d’information.
Plus spécifiquement, ce master vise à former des étudiants afin qu’ils soient capables de maîtriser les textes réglementaires (décrets, lois, etc.), les stratégies nationales, les conventions sous-régionales, régionales et internationales ; appliquer les normes, les bonnes pratiques et référentiels en matière de management de la sécurité ; appliquer les méthodes et outils de protection des infrastructures réseaux, des applications et des données ; mener un audit de sécurité d’un système d’information ; élaborer des politiques de sécurité ; mettre en œuvre des politiques de sécurité ; faire face à la cybercriminalité ; gérer les incidents et les alertes de sécurité informatique.
Quant au master en sciences de données, il vise à développer des expertises dans le domaine de l’IA et des sciences de données pour accompagner les décideurs (gouvernements, entreprises, etc.) dans leurs activités quotidiennes. Ce master forme dans les domaines suivants : manipulation de données massives, analyse et visualisation des données, extraction des connaissances, conception des systèmes d’information, programmation, simulation des systèmes complexes, optimisation, traitement des données multimédias.
Selon le directeur de l’ESI, Dr Tidiane Yelemou, son établissement, en tant que première école d’informatique du Burkina, est reconnaissante à l’endroit des autorités du pays. « Quand on parle d’évolution technologique aujourd’hui, de la sécurité, on ne peut pas parler de numérique mais plutôt de e-gouvernement, de e-guichet, de e-conseil…mais cela n’est pas possible si le pays ne dispose pas de ressources humaines compétentes pour faire face aux cyber-attaques. En sciences de données, on peut récolter de grandes quantités de données. Mais avec les présentes formations en base de données, nous ne sommes pas capables réellement de traiter, de manipuler, de rendre intelligibles des données massives. Donc cette formation en sciences de données, c’est pour permettre au pays, aux décideurs, dans les prises de décisions, d’anticiper, de planifier », a dit le Dr Yelemou.
- Dr Tidiane Yelemou Directeur de l’ESI
Le ministre Alkassoum Maïga a invité les étudiants à être reconnaissants vis-à-vis des enseignants pour ces innovations. De son point de vue, ces connaissances vont permettre de défendre le Burkina Faso au niveau virtuel, donner des perspectives de poursuivre les études après la licence au vue du système LMD, booster le capital humain et l’économie nationale de façon structurelle.
Le co-parrain de la cérémonie, Charles Millogo, président de l’ARCEP, a salué cette initiative de créer ce type de formation au plan local pour permettre aux étudiants de se former sur place plutôt qu’à l’étranger, car ceux qui n’avaient pas ces moyens ont dû mettre fin à leurs rêves. Il aussi souligné que ses services sont en train d’étudier le coût du projet de réalisation de locaux pour l’ESI, qui s’élève à 2 milliards, car une partie de l’école est dans des locaux empruntés à l’ISFP.
- Tontaman Charles Millogo Président de l’ARCEP
Les autorités ont visité l’une des salles de recherche où ils ont pu découvrir par exemple un projet développé par des élèves en 1re année. Ce projet porte sur la gestion de la circulation pour régler entre autres les problèmes d’embouteillages.
Les responsables de l’ESI ont également organisé une table ronde avec l’ARCEP et l’ANSSI pour échanger sur les perspectives d’accompagnement de l’école. En effet, l’ESI, bien qu’elle soit une école de référence par la qualité de la formation qu’elle offre, fait face à d’énormes difficultés. Il s’agit entre autres du problème de visibilité, d’autonomie financière, de besoins financiers et d’accompagnements pour les masters.
L’ESI a proposé des formes de partenariats gagnant-gagnant dans l’enseignement (organisation de formation de courtes durées au profit des agents de l’administration publique), dans la recherche (collaborations et appuis des partenaires pour développer de la recherche fondamentale dans l’équipe de recherche en informatique pour le développement durable)…
Après analyses et discussions, les partenaires ont formulé des recommandations à l’ESI, à savoir définir un plan stratégique, un statut financier clair où à la limite suffisamment indépendante, collaborer avec les anciens de l’ESI, aller à la rencontre des partenaires, etc.
On retient de cette table ronde une satisfaction des participants, avec en vue de belles opportunités.
Le concours et l’inscription sur titre sont les deux voies d’admission à ces masters.
Haoua Touré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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