La célébration de l’excellence scolaire est une occasion de féliciter, récompenser et encourager les élèves qui se sont illustrés par leurs brillants résultats aux différents examens, ainsi que les enseignants qui ont réalisé les meilleures performances. Cependant, les critères de sélection des « meilleurs enseignants » sont sujets à caution, selon le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Pr Kalifa Traoré.

En effet, lors de la célébration de l’excellence scolaire de la province du Kénédougou, le 6 juillet dernier, dans la commune d’Orodara, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Pr Kalifa Traoré, a déploré les critères de sélection des « meilleurs enseignants » pour la célébration de l’excellence scolaire. Selon lui, « on pense à primer ceux qui ont fait un meilleur taux au CEP en laissant les autres enseignants. Pourtant, c’est une chaîne continue », a-t-il indiqué.

Il estime que les meilleurs résultats obtenus par les enseignants aux différents examens sont à l’actif de toute la communauté éducative. « Lorsqu’on regarde les résultats au CEP, ceux qu’on classe comme meilleurs élèves, comme meilleurs enseignants, il y a un véritable problème. Les résultats du CEP, c’est la fin d’un processus. Donc tous ceux qui agissent en amont, on a l’impression qu’ils ne travaillent pas. Si les enfants sont mal préparés, vous avez beau prier et beau travailler, vous allez avoir des problèmes à l’examen. Il ya des réflexions sérieuses à mener pour déterminer les bons critères. Il ne faut pas que l’excellence tue l’excellence », a-t-il laissé entendre.

Pour lui, la célébration de l’excellence doit être une conséquence du travail qui a été fait. « Au Burkina Faso, nous avons des enseignants titulaires sur papier. Dans la réalité, on a quelqu’un qui est censé être titulaire de la classe, mais c’est quelqu’un d’autre qui fait le travail. Naturellement quand on vient, on nous dira qu’il est meilleur alors qu’il n’a pas fait le travail », a regretté M.Traoré. C’est pourquoi, il invite les chefs de circonscription d’éducation de base (CCEB) à beaucoup plus de rigueur.

Il appelle aussi tous les acteurs de l’éducation à une réflexion, afin de déterminer les « bons critères ». « Pour le moment, nous n’avons pas de bons critères. Je préfère qu’on regarde la performance de l’école pour trouver véritablement le juste milieu », a-t-il souhaité. Il a ainsi félicité tous les encadreurs pédagogiques et les enseignants, particulièrement les titulaires de classes auxquels il a fait une mention spéciale pour le travail abattu.

Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net