Ce vendredi 28 juin 2019, l’audience du procès du putsch du Conseil national pour la démocratie (CND) est marquée essentiellement par la suite des plaidoiries de la défense. Pour leurs clients, les avocats de la défense ont plaidé pour des acquittements et des réductions de peine suite à des circonstances atténuantes.
Dès l’ouverture de l’audience, Me Adrien Nion, conseil de l’adjudant Jean Florent Nion, a pris la parole pour terminer sa plaidoirie débutée la veille. De son avis, il est trop facile d’attribuer uniquement les responsabilités du coup d’État de septembre 2015 au Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Pour lui, les responsabilités sont partagées, le gouvernement du Conseil national de la transition (CNT) aussi a sa part.
Revenant à son client, Me Nion a déclaré qu’il ne saurait occulter sa responsabilité dans cette affaire. Toutefois, il a rappelé au tribunal que son client est un excellent militaire. « En ce qui concerne l’attentat à la sûreté de l’État, nous plaidons coupables », a-t-il déclaré.
Appelé à la barre pour son dernier mot, l’adjudant Jean Florent Nion a fait un mea culpa. « Si vous me donnez cette chance de rester dans l’armée, je saurai comment me comporter. Ce procès m’a appris beaucoup de choses. (…) Si vous me donnez une seconde chance, cela ne va plus jamais se répéter », a-t-il promis avant de regagner le box des accusés.
Éloi Badiel plaide coupable…
Après le passage de Me Adrien Nion, c’est au tour de son confrère Me Bertin Kiéno de lui succéder. Dans un premier temps, il a dressé l’agenda de son client du 16 au 29 septembre 2015.
Pour lui, il n’y a aucune preuve qui accable son client d’être auteur d’actes de violence dans ce dossier. Si on veut rattacher les violences aux auteurs, il faut procéder à une expertise balistique, a recommandé Me Kiéno.
Pour ce faire, Me Kiéno a plaidé coupable pour l’attentat à la sûreté de l’État. Quant aux actes de violence, il plaide non-coupable.
Après avoir cité les circonstances atténuantes de son client, Me Kiéno a demandé l’acquittement pour les faits de coups, blessures et meurtres. Ainsi, il a demandé au tribunal d’atténuer la peine de son client dont le parquet militaire a requis 25 ans.
Coupable d’avoir accompagné le général Gilbert Diendéré dans son coup d’État
C’est pour préserver sa vie et sa sécurité que le lieutenant-colonel Mamadou Bamba a accepté de lire le communiqué du putsch du CND. C’est en ces termes que Me Mamadou Sombié a défendu son client.
Me Sombié a cité un proverbe camerounais qui dit : « Ce n’est pas l’homme qui cherche le problème, mais c’est le problème qui cherche l’homme ». Et de poursuivre que le cas de son client est différent, car au premier degré de réflexion, l’on dira que « Mamadou Bamba est couché sur son lit et le problème est venu le chercher ».
Pourtant, ce n’est pas le cas. En effet, Bamba a appelé le capitaine Abdoulaye Dao le 16 septembre 2015 aux environs de 14h pour s’enquérir de la situation qui prévaut à Kosyam. Etant en mission hors de Ouagadougou, le capitaine Dao lui a promis de lui revenir avec plus d’informations plus tard. C’est ce qui peut expliquer sa désignation pour la lecture de la prise du pouvoir du CND, a indiqué Me Sombié.
Ainsi, au nom de son client, il a plaidé coupable d’avoir accompagné le général Gilbert Diendéré dans son coup d’État. Il a ajouté que son client s’est rendu de lui-même à la gendarmerie.
Il faut noter que Me Sombié défend également le lieutenant-colonel Jacques Limon. Il a plaidé non-coupable pour la complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, et les coups et blessures.
Accusé d’avoir envoyé des messages textes depuis son téléphone aux putschistes alors qu’il était chef de cabinet du secrétaire général du ministère de la Défense nationale au moment des faits, Jacques Limon ne reconnaît toujours pas ces faits qui lui sont reprochés. Pour son avocat, les messages retrouvés dans le téléphone du capitaine Oussène Zoumbri ne sont pas exactement ceux envoyés par son client. « Capitaine Zoumbri peut rentrer chez lui. C’est possible ! Et cela dépend du tribunal », a lâché Me Sombié.
Alors que Me Latif Dabo plaide pour son client Abdoul Karim Bagagna dit Lota, l’audience a été suspendue. Elle va reprendre le lundi 1er juillet 2019 à 9h 00.
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
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