Le ministère de la Santé a tenu ce mardi 25 juin 2019 une conférence de presse sur la 4e campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA). Ce sont environ 12 millions de moustiquaires qui seront distribuées au cours de cette campagne dont le lancement officiel interviendra ce vendredi 28 juin 2019 à Bobo-Dioulasso, sous le patronage du Premier ministre Christophe Dabiré.

Initialement prévue pour débuter le 14 juin 2019, c’est finalement avec deux semaines de retard, soit le 28 juin 2019 que sera lancée officiellement la distribution universelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA). Ce sera à Bobo-Dioulasso en présence du Premier ministre Christophe Dabiré.

Pour cette 4e campagne, la distribution se fera en deux phases pour tenir compte du type de MILDA. En effet, des MILDA de nouvelle génération ont été acquises pour faire face à l’accroissement de la résistance des moustiques aux insecticides habituellement utilisés. Selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Wilfried Ouédraogo, les MILDA de nouvelle génération sont adaptées aux moustiques des régions où elles seront distribuées.

La première phase de distribution aura donc lieu du 29 juin au 3 juillet 2019 dans les régions du Centre, du Plateau central, du Centre-est, du Centre-sud, du Centre-nord, du Centre-ouest, de l’Est, du Nord et du Sahel avec des MILDA standards. La région des Hauts-Bassins distribuant des MILDA de dernière génération (PBO) sera aussi prise en compte dans cette première phase.

Dr Wilfried Ouédraogo, secrétaire général du ministère de la Santé

La seconde phase qui aura lieu en octobre 2019, concerne les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-ouest où seront distribuées des MILDA de nouvelle génération (Interceptor G2). Selon le secrétaire général, les MILDA de nouvelle génération devraient arriver en septembre et seront donc distribuées en octobre.

Au total, ce sont environ 12 millions de moustiquaires qui seront distribuées au cours de cette campagne 2019 pour un coût total de 23 908 187 522 F CFA. 95,7% de cette somme est déboursée par le Fonds mondial, l’Initiative du Président américain pour la lutte contre le paludisme contribue à hauteur de 2,2% et le budget de l’Etat à hauteur de 0,4%.

L’objectif visé par le ministère de la Santé à travers cette campagne de distribution, c’est de porter à 80% l’utilisation des MILDA par la population d’ici fin 2019, mais aussi d’amener au moins 90% à connaitre l’intérêt de l’utilisation des MILDA et 85% à adhérer à l’utilisation des MILDA d’ici fin 2019.

Pour les déplacés internes, des mesures seront prises

A la question de savoir ce qu’il en sera des déplacés internes, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Yacouba Savadogo, a assuré que des dispositions ont été prises pour leur permettre d’avoir des moustiquaires. Mais pour cela, il faudrait qu’ils soient sur les sites d’accueil officiels, a précisé le secrétaire général.


Réduction des MILDA dû au dépassement

Les conférenciers du jour ont aussi indiqué que lors de la phase de dénombrement des ménages qui a duré 10 jours au lieu de six comme d’habitude, l’on a noté un dépassement de population de 18%. Conséquence : les MILDA par ménage seront réduites. Ces réductions varieront selon les régions et en fonction du taux de dépassement.

Sur la question de l’efficacité de l’utilisation des MILDA dans la lutte contre le paludisme, le coordonnateur du PNLP a indiqué que selon l’OMS, utilisée correctement, la moustiquaire demeure le meilleur moyen de lutte contre le paludisme. Saisissant donc l’occasion de cette conférence de presse, le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Wilfried Ouédraogo, a invité les populations à dormir toutes les nuits et toute l’année sous MILDA pour « un impact certain sur la morbidité et la mortalité » dues au paludisme.

Il a d’ailleurs rappelé que le paludisme demeure le premier motif de consultations, d’hospitalisations et de décès dans les formations sanitaires au Burkina Faso. En 2017, 11 915 816 cas de paludisme simple et 514 724 cas de paludisme grave ont été dénombrés dans les formations sanitaires avec 4144 décès.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net