Ce week-end du 22 au 23 juin 2019 sera politiquement animé dans la capitale et, certainement dans d’autres localités du pays, par ceux que le leader de l’opposition a qualifié des « trois baobabs politiques » que sont le MPP, l’UPC et le CDP.

Les deux premiers partis que sont le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et l’Union pour le progrès et le changement (UPC), sonneront, samedi, 22 juin 2019, à la même heure, à Ouagadougou, la mobilisation à travers une session de leur Bureau politique national (BPN), organe dirigeant de leur parti.

Deuxième du genre de l’année 2019 pour le parti au pouvoir MPP, ce rendez-vous statutaire aura lieu au palais de la Culture Jean-Pierre Guingané sis au quartier Cissin (côté sud de la capitale), autour d’un ordre du jour ainsi formulé : « Informations », « vie du parti », « analyse de la situation nationale », « tâches urgentes et préparations des échéances futures » et « divers ».

C’est autour de ces points que discuteront les 700 membres qui composent le BPN de ce parti, qui viendront des quatre coins du pays des Hommes intègres. Depuis la dernière session en janvier 2019, des évènements ont rythmé la vie du MPP, parmi lesquels, les tensions autour du processus de renouvellement des structures dans certaines localités
(notamment à Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et à Ouahigouya).

Ouagadougou, chef-lieu à la de la région du Centre et de la province du Kadiogo, n’a finalisé ses structures que ces derniers jours ; elles ont été présentées et installées au cours d’une assemblée générale organisée le samedi, 15 juin 2019.

Pour Simon Compaoré, président par intérim du parti, cette session du BPN servira donc de cadre pour faire le point du renouvellement des structures du parti sur l’ensemble du territoire, entités sur lesquelles repose le travail de mobilisation, surtout pour les joutes électorales qui pointent à l’horizon. D’où tout l’enjeu qui caractérise leur renouvellement et mise en place.

Au même moment, le rival politique direct du MPP qu’est l’UPC, réunira lui aussi plus de 300 membres de son BPN au Centre Cardinal Paul Zoungrana sis au quartier Dagnoën (partie sud-est de la capitale). Ici également, et selon un membre de la direction politique du parti, il sera question de la « stratégie de l’opposition pour les échéances de 2020 », la « situation nationale » et la « vie du parti » (notamment les tournées de la direction politique nationale à l’intérieur du pays et autres activités du parti).

L’instance de l’UPC se tient à un moment où le parti est de plain-pied dans sa tournée entamée depuis février (2019) et qui, selon la direction politique nationale du parti, devra couvrir toutes les communes du pays.

Le troisième baobab du champ politique burkinabè, le CDP, secoué ces derniers mois par une « grave crise » qui oppose le président du parti, Eddie Komboïgo, à une partie de sa direction politique nationale, tiendra deux activités, les 22 et 23 juin. Il s’agit d’un meeting régional à Manga (chef-lieu du Centre-sud), le 22 juin. Initié par le président du parti, il s’inscrit dans la suite de la tournée nationale annoncée et entamée depuis quelques mois également par la direction politique, indique un membre du bureau exécutif national.

Le lendemain, 23 juin, M. Komboïgo tiendra une rencontre avec l’ensemble des responsables communaux et provinciaux du parti. « C’est pour finaliser la liste du BPN (Bureau politique national, ndlr) », précise la même source. Ces activités se tiennent à un moment où la partie opposée à la gestion du président du parti vient de demander la démission de celui-ci de son poste pour violation flagrante des statuts.

Avec la fissure qui s’élargit donc au sein du CDP, et le poids des élections surtout locales sur les deux premières forces (électoralement parlant), la théorie des « trois baobabs politiques » de Zéphirin Diabré énoncée en juillet 2018 (selon laquelle, si l’UPC et le CDP se réunissent, ils peuvent déboulonner le parti au pouvoir, le MPP) pourrait-elle tenir ? Ce, d’autant que l’on assiste non seulement à la naissance de nouvelles organisations politiques, mais également à l’arrivée ou au pré-positionnement de nouvelles figures pour la présidentielle à venir.

Un an après l’énoncé de cette ‘’théorie », la seule certitude est donc que le troisième baobab est sur « cale » et est en train de se réduire en fagot. Si le CDP n’y prend garde, il sera le fagot de bois qui servira aux autres partis pour alimenter leur feu de cuisson pour le bonheur de leur famille politique. C’est donc dire que les 18 mois qui nous séparent de la présidentielle peuvent comporter en eux, d’autres intempéries politiques.

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net