L’initiative pour la paix, la concorde, le vivre ensemble entre les hommes, les peuples, les régions, les religions et les croyances dénommée « Appel de Manéga », a été officiellement lancée, le samedi 15 juin 2019, à Manéga dans la province d’Oubritenga. Le chef traditionnel de la localité, Naaba Panantugri, Me Titinga Frédéric Pacéré, a pris part à cette cérémonie.

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots », dixit Martin Luther King.

C’est avec cette conviction que l’initiative l’« Appel de Manéga » compte contrer toute manœuvre qui met en péril la cohésion sociale des Burkinabè, un modèle, qui est menacé ces derniers temps. « La diversité religieuse au Burkina Faso est aujourd’hui sérieusement éprouvée par la crise sécuritaire avec les attaques dirigées contre les symboles religieux », déplore les initiateurs de l’« Appel de Manéga ».


A quand remonte ce changement de cadence ? « Depuis trois ans, notre pays fait face au terrorisme et à l’extrémisme violent. (…) Aujourd’hui, tout le monde en convient, le terrorisme compromet le développement socioéconomique, l’unité et l’intégrité du territoire national ainsi que le vivre ensemble », a indiqué Boureima Zongo, l’un des initiateurs de l’« Appel de Manéga ».


Face à cette situation, les signataires de l’« Appel de Manéga » ont décidé, « de rétablir les fondamentaux idéologiques communs, en constituant un leadership déclencheur exemplaire ». Ainsi, ils proposent la promotion du dialogue inclusif pour l’émergence d’un processus national salvateur.

« Il faut que nous prenions tous conscience… »

Au départ, les porteurs de ce projet se sont donné pour objectif de collecter cent signatures le jour du lancement officiel. Ce samedi 15 juin, le comité de l’Appel de Manéga a enregistré 102 signatures avant le lancement, a indiqué Lookmann Sawadogo, le porte-parole de l’initiative.

Lookmann Sawadogo, le porte-parole de l’Appel de Manéga

Pour Evariste Konsimbo, l’un des initiateurs, les signataires de cet appel sont composés de toutes les couches sociales. La seule chose qu’ils ont en commun, c’est la soif d’un Burkina Faso où il fait bon vivre.

L’une des figures politiques ayant accepté de signer cet appel, Me Gilbert Noël Ouédraogo, a déclaré qu’il est urgent pour les Burkinabè de regarder leurs problèmes en face, d’accepter de se parler et de créer les conditions pour ressouder le tissu social. « Si on ne fait pas cela maintenant, il risque d’être tard après. C’est très important et il faut que nous prenions tous conscience de cet état de fait », a-t-il insisté.


Ce message, Yacine Compaoré, élève en classe de 1ère D, l’a compris. Tenant le record de la plus jeune signataire, elle a affirmé être informée par son père de cet « Appel de Manéga ». « Je veux aider mon pays à ma façon. Et signer cet appel est pour moi un acte important », a-t-elle renchéri.

Le patron des lieux, le naaba Panantugri, Me Titinga Frédéric Pacéré, a pris part à cette cérémonie. Après avoir accueilli ses hôtes, il est revenu largement sur l’historique de Manéga et la cohésion sociale du Burkina Faso. Le tocsin a été ainsi sonné devant le musée de Manéga dont il est l’initiateur.

Me Titinga Frédéric Pacéré (au micro).

Cryspin Masneang Laoundiki

LeFaso.net

Source: LeFaso.net