Accusé d’avoir pris parti pour un clan dans la crise de succession au trône de Banfora, Héma Djaffar Ouattara, guide spirituel, dit n’être mêlé de près ni de loin à cette crise. Il l’a fait savoir ce vendredi 14 juin 2019, au cours d’une conférence de presse tenue à Bobo-Dioulasso.
Originaire de la ville de Banfora, le guide spirituel Héma Djaffar Ouattara est accusé de prendre parti pour un des prétendants au trône. En effet, la succession au trône dans cette localité du pays continue de faire des gorges chaudes. Selon nos confrères de ouest-info, après le décès du chef Yoayé Héma au cours du deuxième semestre de l’année 2018, c’est son 3ème fils du nom d’Aboubacar Gnambon Héma, âgé de 29 ans qui a été désigné pour lui succéder.
Intronisé le 15 avril 2019 et répondant désormais au nom de Fadouga II, ce dernier est contesté par une partie de la famille royale notamment Sibiri Héma, frère du défunt chef, qui se disait légitime pour succéder au chef. Depuis lors, les rivalités entre les deux camps ne font que s’exacerber et l’on se regarde en chiens de faïence, chaque camp croyant avoir la légitimité pour occuper le trône.
Selon le conférencier, « ses détracteurs » l’accusent d’avoir organisé une réunion secrète chez lui à domicile, afin de tout mettre en œuvre pour destituer le chef intronisé dans le but d’installer « son challenger ».
Face à des journalistes, ce vendredi 14 juin 2019 à Bobo-Dioulasso, l’homme dit n’être mêlé de près ni de loin à cette crise. « Je ne suis au courant de rien de tout cela. Les histoires de chefferie, je ne m’y intéresse pas. Moi Djaffar, je ne m’occupe que des livres saints à savoir la Torah, la Bible et le Coran », s’est-il défendu avant de préciser qu’aucune réunion, encore moins secrète n’a eu lieu chez lui à domicile par rapport à cette question de chefferie coutumière de Banfora.
Fils d’un ancien féticheur, Djaffar connaît bien la place des rituels dans le choix du successeur à un défunt chef. « S’il est vrai que suite aux rituels c’est l’actuel chef qui a été désigné pour succéder au défunt chef, pourquoi se tirailler encore ? A moins que vous ne croyiez pas en vos ancêtres. Le chef est décédé. Vous avez immolé des poulets pour désigner son successeur. Le poulet a fait un choix. Pourquoi contester donc le choix du poulet », s’est-il indigné.
Pour lui, tout ceci n’est que l’œuvre de personnes de mauvaise foi qui veulent utiliser son nom pour atteindre leur objectif. Toutefois, il n’a pas manqué de prier pour la paix au Burkina Faso. Aussi, il invite la population de Banfora à se démarquer des actes susceptibles de mettre en péril l’union et la cohésion sociale.
« Actuellement, notre préoccupation à tous, c’est d’œuvrer à la paix, à la sécurité et à la cohésion sociale au Burkina Faso. Ces genres de pratiques ne favorisent pas cela », a-t-il regretté tout en appelant le gouvernement à être regardant sur la question pour éviter que le pire ne se produise.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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