Les militants du « parti de la daba et de l’épi de maïs », le Congrès pour la démocratie et le progrès, se retrouveront autour d’un congrès extraordinaire, le 16 juin 2019 à la Maison du peuple de Ouagadougou. La décision aurait été arrêtée à l’issue d’une réunion du Bureau exécutif national (BEN) tenue dans l’après-midi de jeudi, 30 mai à Ouagadougou.

Cette instance suprême du parti le 16 juin prochain ne devra cependant pas être le rendez-vous de désignation du candidat du parti, apprend-on. « C’est pour d’abord toiletter les textes », confie une source du bureau exécutif national. En effet, clarifie notre source, les statuts et règlement intérieur du parti prévoient que le Bureau politique national (BPN) est composé de 600 membres. Or, à ce jour, ils sont plus de 1 000 à composer cette instance (la plus importante, après le congrès).

Dès lors, il faut, soit relire les textes en revoyant le nombre de membres du BPN à la hausse soit laisser les textes en l’état et procéder à un réajustement des membres actuels.

Dans l’un ou l’autre cas, il faut aller à un congrès (seule instance habilitée à prendre d’aussi importantes mesures). Cette démarche semble donc un préalable au congrès de désignation du candidat du parti qui pourrait intervenir, selon une autre source, dans le mois de septembre 2019.

La tenue de ce congrès extraordinaire, initialement prévue pour le 14 avril dernier, avait été ajournée sur demande de Blaise Compaoré, indique-t-on.

Il vient donc de donner, à travers une lettre adressée aux membres du Bureau exécutif national, son quitus pour la convocation « dans de meilleurs délais » de ce congrès extraordinaire.

Dans cette note lue devant les membres du BEN, le fondateur du parti, Blaise Compaoré, aurait suggéré que, pour le choix du candidat, l’on s’en tienne aux textes du parti. Toujours selon les informations, il a également demandé d’ouvrir la liste de candidature à tous les cadres du parti qui le souhaiteraient, et qui remplissent les critères définis par les textes du parti.

« Il ne veut pas s’y mêler », précise un autre interlocuteur, qui ajoute que Blaise Compaoré a aussi, dans son écrit, appelé à la discipline au sein du parti.

Rappelons que depuis le dernier congrès en mai 2017, le CDP est caractérisé par une‘’clanisation » avec d’une part, les partisans du président élu du parti, Eddie Komboïgo, et d’autre part, les défenseurs de Boureima Badini (candidat malheureux à la présidence du parti). Une situation qui va s’accentuer avec l’annonce de candidature de Kadré Désiré Ouédraogo à la présidentielle de 2020, soutenu par l’aile Boureima Badini. Un acte qui passe mal du côté d’Eddie Komboïgo, perçu comme le candidat naturel du CDP à la présidentielle.

Dans ce contexte, le congrès du 16 juin 2019 revêt un enjeu capital dans le processus de désignation du candidat du CDP à la présidentielle de 2020. C’est même la carte politique nationale qui risque d’être modifiée, en ce sens que des sources confient que chaque camp projette des alliances avec des partis politiques, et pas des moindres.

OL

Lefaso.net

Source: LeFaso.net