Initier des élèves du primaire au théâtre, au dessin, au djembé, au balafon ou à la danse. C’est le projet d’éducation artistique et culturelle dénommé ‘’Graines d’espoir » du Théâtre soleil depuis 2015. Des centaines d’enfants participent ainsi à différents ateliers dans le quartier Cissin de Ouagadougou, encadrés par des professionnels.

Transmission artistique pour une éventuelle relève de qualité et éveil surtout des scolaires sont en filigrane. Ce 25 mai 2019, l’heure était à la restitution. Un moment de découverte des jeunes talents déjà pétris dans le moule de grands artistes.

La cour du théâtre Soleil est devenue une seconde école pour des centaines d’enfants depuis quelques années. Une école qu’ils prennent d’assaut huit mois durant l’année scolaire, deux fois par semaine, pour toucher à l’art, se connaitre, éveiller leur talent. Plusieurs ateliers leur sont proposés : initiation aux instruments (djembé, balafon), initiation à la danse (traditionnelle, contemporaine), initiation à l’art du dessin (portrait, peinture) , initiation au jeu d’acteur (expression corporelle, voix).


Pour 2018-2019, ce sont 410 enfants de 22 écoles (publiques et privée) dont deux écoles maternelles, cinq établissements secondaires et quinze écoles primaires qui étaient là.

Dans la soirée du 25 mai, devant parents et amis, autorités et professionnels des arts, les jeunes pousses ont montré qu’ils n’ont pas dormi dans les ateliers. En théâtre, danse, percussion, dessin, ils ont restitué à la perfection leur savoir-faire.


Nafissatou Ouédraogo, en classe de CM2, semble avoir trouvé sa passion. Depuis 2015, elle est inscrite dans l’atelier de théâtre. Aujourd’hui à 13 ans et en classe de CM2, la jeune fille a joué devant un parterre d’invités, comme une professionnelle. Pour elle, les leçons apprises en ateliers de théâtre l’aident à la concentration, à la lecture en classe et à mieux parler en public.

« Je veux devenir comédienne », explique-t-elle. Les pièces présentées traitant des questions d’incivisme, de corruption dans l’administration publique et d’hommage au Forces de défense et de sécurité ont reçu des salves d’applaudissements du public attentif.


« L’objectif de Graines d’espoir, c’est d’avoir des hommes cultivés qui comprennent ce que c’est que l’art, des hommes qui décideront pour l’art demain parce qu’ils connaissent bien son utilité pour la société. Nous ne voulons pas former des artistes forcément mais des gens cultivés », a indiqué Thierry Ouéda, directeur artistique de théâtre Soleil.

Pour le parrain de cette clôture de Graines d’espoir 2019, les enfants ont été simplement formidables, parce qu’une création demande beaucoup de temps et de patience. « Ce qu’il faut comprendre quand on espère faire de la pratique artistique, un élément du développement holistique de l’enfant, ce n’est pas pour en faire forcément un artiste. Il peut devenir ce qu’il veut, il deviendra un artiste s’il en a envie, s’il en a la passion. Mais c’est de leur donner la chance de s’essayer, pour leur propre plaisir, leur propre épanouissement.


Au-delà de cela, le travail collectif (danse, musique, théâtre), chaque instant pris pour agencer des pas, agencer des morceaux de sonorités, pour raconter une histoire, est un instant de partage qui cultive le vivre ensemble, le questionnement, la remise en question de soi-même et de ce qu’on pense », a expliqué le parrain Ildevert Méda, comédien burkinabè, metteur en scène et écrivain dramaturge.

Ces instants que ces enfants passent à créer raffermissent la patience, l’amour de l’autre, l’esprit de partage, tout simplement la cohésion sociale et le vivre ensemble dont le Burkina Faso en proie à l’insécurité découvre l’importance, a insisté le parrain qui a appelé de tous ses vœux que ce projet soit soutenu et encouragé.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net