L’Organisation non-gouvernementale, Alliance pour une mine responsable (ARM), a initié un projet dénommé « Appui à la création d’une activité minière artisanale responsable et formelle au Burkina Faso ». Le lancement officiel dudit projet a été présidé par le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, ce jeudi 23 mai 2019 à Ouagadougou.

Le sous-secteur de l’artisanat minier draine du monde. Au pays des Hommes intègres, selon les chiffres, l’on dénombre plus 1 500 sites d’orpaillage qui emploient directement 140 000 personnes. Ce qui engendre des conséquences non-négligeables sur les sites d’exploitation (usage du mercure et du cyanure). C’est fort donc de ce constat que l’ONG Alliance pour une mine responsable (ARM) met en œuvre le projet « Appui à la création d’une activité minière artisanale responsable et formelle au Burkina Faso ».


Financé par l’Union européenne à travers son Instrument contribuant à la stabilité et à la paix (ICSP), ce projet d’une durée de trois ans, selon le coordonnateur Afrique de l’Alliance pour une mine responsable (ARM), Baptiste Coué, est destiné aux mineurs artisanaux et à petite échelle. Il vise à inciter l’adoption de meilleures pratiques dans la mine artisanale et à petite échelle. Cela, en facilitant l’accès aux marchés légaux en collaboration avec la communauté et les partenaires publics et privés.


« Nous proposons de mettre en œuvre une stratégie basée sur l’identification et la réduction des risques afin de montrer qu’une mine artisanale ou semi-mécanisée légitime, viable et respectueuse des bonnes pratiques est possible au Burkina Faso », a-t-il souligné. Il n’a pas manqué de remercier le gouvernement burkinabè à travers les ministres en charge des Mines et celui de l’Environnement, ainsi que la Délégation de l’Union européenne pour leur accompagnement sans faille pour la réussite de ce projet.


L’exploitation artisanale est souvent taxée à tort ou raison d’alimenter les mauvaises pratiques comme la criminalité, la fraude. Et ce projet tombe à point nommé de l’avis du ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, parrain de cette cérémonie. Pour lui, l’artisanat minier dans sa pratique actuelle cause des dégâts à l’environnement à cause de l’usage du mercure et du cyanure. Aussi, dans l’Est du pays, une tentative d’utiliser l’orpaillage comme source de financement du terrorisme a été constatée.


Sans compter la fraude qui est importante et qui est de 10 tonnes d’or par an. Alors que la quantité légale déclarée à l’administration est inférieure à 500 kilogrammes d’or par an. « Outre ces impacts négatifs, il n’en demeure pas moins que l’artisanat minier est une source importante de revenus pour les populations rurales », a-t-il indiqué. Pour lui, le sous-secteur de l’artisanat minier touche plus d’un million de personnes au pays des Hommes intègres et peut être un bon outil de lutte contre la pauvreté en milieu rural s’il est encadré et accompagné.

Organisation non-gouvernementale née en Colombie, l’Alliance pour une mine responsable (ARM) existe depuis 15 ans. Elle agit dans le secteur minier artisanal et à petite échelle en Amérique latine, en Asie et en Afrique.

Marcus Kouaman

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Source: LeFaso.net