Les extrémistes violents ont changé leur mode opératoire. En moins de quelques semaines, ils se sont attaqués à des fidèles catholiques et protestants réunis pour la messe dominicale. Le président du Faso, à l’issue de la cérémonie officielle d’inauguration de la 3ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest, ce 14 mai à 2019, s’est prononcé sur cette nouvelle donne dans la lutte contre le terrorisme.

Un prête qui présidait une célébration eucharistique a été froidement assassiné ce 12 mai, avec ses fidèles à Dablo dans la province du Sanmatenga. Le jour de leur inhumation, le 13 mai, c’est quatre autres catholiques qui ont été tués, alors qu’ils revenaient d’une procession mariale à Zimtenga, dans la province du Bam. Bien avant tout cela, le 28 avril, c’est un pasteur et cinq fidèles du temple de Silgadji situé à une soixantaine de kilomètres de Djibo qui ont été exécutés.

La guerre asymétrique semble avoir pris une nouvelle tournure. « Des chrétiens ont été tués pour avoir pratiqué leur religion, sans aucune raison supplémentaire, par des gens qui n’ont pas de morale, ni d’éthique », s’est indigné le chef de l’Etat pour qui, la volonté des extrémistes violents est claire. Ils veulent créer un conflit inter-religieux, après avoir essayé de diviser les communautés. Pourtant, a rappelé le chef de l’Etat, Le Burkina Faso a toujours été réputé comme un pays de tolérance et il faut donc travailler à préserver cette richesse dans la diversité.

Roch Kaboré a estimé que ces tueries doivent interpeller l’ensemble des Burkinabè, à l’union, au vivre ensemble, quelle que soit la religion, l’ethnie. « Il est important que chaque Burkinabè se dise que ce qui arrive aux autres peut lui arriver aussi quelque part ». Pour cette raison, le président a rappelé que tout le monde doit se mettre résolument dans cette lutte contre le terrorisme. Comme pour envoyer un message à ceux qui veulent semer la division, le chaos.

« Nous devons faire en sorte que dans l’ensemble des communautés, qu’on se soude un peu plus, pour montrer à la face de ces terroristes que le Burkina Faso doit rester debout, qu’on va les combattre jusqu’à ce que l’extrémisme violent, l’intolérance quittent notre pays ».

Malgré ce contexte sécuritaire délétère, plus de 150 cardinaux, archevêques, évêques et secrétaires généraux de conférences épiscopales de la sous-région sont venus à Ouagadougou pour la 3ème Assemblée plénière de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest. Roch Kaboré a salué leur présence qui sonne comme une solidarité agissante.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net