La Commission de l’UEMOA et l’Agence française de développement (AFD) ont signé un avenant à la convention de financement du Projet d’appui à l’extension de la couverture du risque maladie (PACRM). C’était ce jeudi 25 avril 2019 au siège de l’institution à Ouagadougou.
Selon le président de la Commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima, dans les huit États membres de l’institution, environ 95% des dépenses privées de santé sont assurées directement par les ménages, parce que ne bénéficiant d’aucune forme de sécurité sociale. Conséquence, les populations rencontrent de grandes difficultés à avoir accès aux soins, ce qui impacte négativement l’état de santé des plus pauvres.
C’est donc dans le but de contribuer à l’amélioration de l’état de santé des populations des États membres par un meilleur accès aux soins de santé, que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a démarré, le 19 mai 2011, le Projet d’appui à l’extension de la couverture du risque maladie (PACRM). La commission de l’UEMOA et l’Agence française de développement (AFD) avait alors signé une convention d’une durée de cinq ans pour le financement du PACRM à hauteur de 5 400 000 euros, soit 3 537 000 000 F CFA entièrement financés par l’AFD.
Malheureusement à quelques mois du terme du projet en 2016, les objectifs fixés n’étaient pas atteints, en raison du taux de décaissement de 18% jugé faible. Une situation qui s’explique entre autres par des contraintes liées aux procédures de gestion administrative et financière.
L’UEMOA et l’AFD, après des échanges, ont décidé de proroger le projet de trois ans. Et pour une mise en œuvre réussie cette fois-ci, les deux parties ont convenu de prendre en compte les évolutions récentes constatées dans la dynamique de la couverture du risque maladie en Afrique, en particulier dans l’espace UEMOA, et de capitaliser toutes les activités déjà réalisées par le projet.
Un document de projet remanié a ainsi été élaboré par la Commission de l’UEMOA et l’AFD, et l’avenant N°1 à la convention de financement du projet signé par les deux parties ce jeudi 25 avril 2019, en présence de l’ambassadeur français au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes. Cette date marque d’ailleurs le début de la mise en œuvre des actions du projet. Il portera sur un montant de 3 307 952 438 F CFA dont 3 182 485 941 F CFA sous forme de subvention accordée à la Commission de l’UEMOA par l’AFD.
La contrepartie de la Commission pour le financement des activités de coordination s’élève à 125 943 744 F CFA. L’objectif de ce projet remanié : contribuer à l’extension de la couverture du risque maladie dans les États membres de l’UEMOA. Il s’agira de tester les conditions auxquelles les mutuelles de santé peuvent être un bon outil pour augmenter le taux de couverture du risque maladie des populations non-salariées ; d’appuyer la mise en place de cadres institutionnels et organisationnels adaptés pour l’extension de la couverture du risque maladie avec un accent particulier sur l’amélioration de l’équité et de l’accès à des groupes sociaux vulnérables ou défavorisés. Le projet remanié devrait aussi permettre de renforcer les interactions et les capacités des acteurs nationaux sur les principales thématiques de la couverture du risque maladie.
Au cours de la cérémonie de signature de convention de financement, le président de la Commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima, a rappelé que le PACRM comprend trois composantes que sont l’appui au développement de l’assurance maladie volontaire, l’appui à la conception et/ou la mise en œuvre des stratégies nationales d’extension de la couverture du risque maladie et le renforcement des capacités de la Direction de la santé et de la protection sociale.
« Il s’agit donc d’un projet qui permettra à nos pays de bénéficier d’un accompagnement technique en vue de la conduite de leurs processus nationaux de mise en œuvre d’une assurance maladie efficace. Le développement de l’assurance maladie universelle constitue encore une priorité dans tous les États membres de l’UEMOA. Nos attentes pour ce projet demeurent donc grandes et sont à l’image de nos ambitions pour le bien-être des populations de notre Union », a indiqué Abdallah Boureima.
L’ambassadeur de France au Burkina, Xavier Lapeyre de Cabanes, a, pour sa part, souligné que les raisons qui avaient prévalu en 2011 au lancement du PACRM demeurent toujours. C’est pourquoi, l’AFD n’a pas hésité à accompagner de nouveau l’UEMOA à travers la signature de cet avenant pour financer le projet qui a été prorogé de trois ans.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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