Arbinda, cette commune de la province du Soum dans la région du Sahel, est depuis le début de l’année, le symbole de la dégradation de la situation sécuritaire, surtout dans le septentrion burkinabè. Aux attaques terroristes, se sont greffés les conflits communautaires. La quiétude n’est plus de mise pour les plus de 127 000 habitants des 43 villages ; certains axes routiers de la commune sont infestés de bandes armées. Le maire Boureima Werem que nous avons contacté, fait le diagnostic.
Depuis le mois de janvier 2019, la sécurité, déjà mise à mal dans la région du Sahel, s’est progressivement dégradée à Arbinda. Les efforts conjugués des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont certes permis de pacifier plus ou moins l’ensemble de la région, mais dans la commune de Arbinda notamment, des poches de résistance empêchent la population d’aller et de venir en toute quiétude.
« Depuis la dernière semaine du mois de janvier 2019, nous assistons réellement à des événements terribles et douloureux. Il n’existe pas une seule semaine sans que des jeunes ne soient égorgés, du bétail chassé, des greniers ou des habitations incendiés et des boutiques et magasins vandalisés. À cela s’ajoutent, ces dernières semaines, l’enlèvement de personnes et l’asphyxie de la commune par l’occupation des axes Arbinda-Djibo et Arbinda-Dori », déplore l’édile de la commune, Boureima Werem.
Les rapts justement semblent se multiplier et en début avril, des informations faisaient état de l’enlèvement d’un pharmacien dans le village de Yalanga et d’un technicien du PADEL (Projet d’appui au développement du secteur de l’élevage). Selon le maire, le gérant de pharmacie a depuis été libéré, mais aucune nouvelle de l’autre otage jusqu’à l’heure.
Dans ce contexte où les Arbindalais sont « perturbés » et « angoissés », selon le mot du premier citoyen de la commune, le moindre coup de feu crée l’émoi. Et à l’heure où les informations vont vite avec les réseaux sociaux, tout est relayé sans aucun recul. Ce fut le cas dans la nuit du 21 avril, quand des informations sur une attaque dans la commune ont été fortement relayées sur différentes plateformes. Mais il n’en était rien. « Juste des tirs de sommation par les FDS qui étaient en patrouille », rassure le maire qui fait face à une vague importante de déplacés dans sa commune.
La situation humanitaire n’est pas non plus reluisante, puisque l’accessibilité à la commune est aussi difficile pour la population que pour les organisations humanitaires, foi du maire.
« Vous savez, les actions d’urgence, d’assistance sont bien mais le mieux est de sécuriser la zone pour permettre aux déplacés de repartir, car la saison des pluies s’annonce et nous ne souhaitons pas de l’assistance continue », a conclu l’édile de la commune d’Arbinda.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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