Le mot d’ordre de grève du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTHSA) a pris effet ce 17 avril 2019 dans les établissements sanitaires publics du Burkina Faso. Et si l’heure est à l’arrêt de travail, un dispositif de fonctionnalité des services vitaux est mis en place, des centres de référence du pays aux plus petites unités de soins.

Le calme régnait lorsque nous arrivions au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo aux environs de 11 h. Certains accompagnants de malades repartaient chez eux pour revenir le vendredi compte tenu de l’arrêt de travail observé par les agents de santé. D’autres assis sous les arbres ou sous le hall du service des urgences attendaient. Mais les stagiaires et quelques titulaires étaient là. Eux, ils n’ont pas le droit de grève.

Pour cet accompagnant, arrivé la veille avec un patient, il n’est pas question de rester muet face à la revendication du syndicat de la santé. Il se demande, « pourquoi ne pas réduire les émoluments des députés pour satisfaire la plateforme signée par les deux parties ».

Dr Kadidiatou Zoungrana, MCD du CMA de Pissy

Des agents à la tâche

A ce premier jour de la grève du SYNTHSA, une mission conduite par le secrétaire général du ministère de la Santé était sur le terrain. La première escale a d’abord eu lieu au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Objectif : constater le fonctionnement des services vitaux et répondre aux besoins urgents. Après un tour dans les différents services, « les services vitaux fonctionnent au cas par cas selon Dr Robert Karama, secrétaire général du ministère de la Santé.

Des dispositions ont été prises pour que les malades en situation de détresse puissent avoir des soins », a-t-il poursuivi. À cet effet, des agents de santé ont répondu à la réquisition qui leur a été transmise. Egalement, les agents recrutés par l’administration de l’hôpital sont à la tâche. Les services de santé de l’armée sont arrivés en renfort, a noté Dr Robert Karama.

Jacob Sanem, accompagnat d’un patient

Ce sont les mêmes dispositions qui ont été prises avec des spécificités dans les autres structures sanitaires. Pour le constater, nous nous sommes également rendu au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy. Là aussi, le service fonctionne et les malades sont reçus. De l’avis du Médecin chef de district (MCD) du CMA de Pissy, Dr Kadidiatou Zoungrana, des réquisitions ont été transmises au haut-commissariat et il lui appartient de les notifier aux concernés. Du reste, elle salue déjà une participation des agents pour soulager les malades.

Dr Wendlasida Ouédraogo, directeur régional de la santé du centre

Dans ce centre de santé, des volontaires offrent leurs services en compagnie de quelques titulaires et des stagiaires. De façon générale, l’équipe chargée d’assurer les urgences offre des soins aux patients déjà hospitalisés. « Un minimum est fait pour leur prise en charge », a expliqué Dr Kadidiatou Zoungrana. Le bilan partiel, en cette fin de matinée de la première journée de grève dans la région du Centre faisait état « d’une prise en charge de toutes les urgences qui arrivent avec l’appui de quelques personnes mobilisées à cet effet », a conclu Dr Wendlasida Ouédraogo, directeur régional de la Santé, à la fin de la tournée.

Mariam Ouédraogo

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Source: LeFaso.net