Atteintes aux libertés démocratiques et syndicales, fonctionnement et gestion opaques des marchés publics au ministère, etc. Ce sont entre autres les accusations faites, lors d’un point de presse organisé ce vendredi 12 avril 2019, à Ouagadougou, par la coordination des sous-sections des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilé du ministère des Infrastructures (SYTTPBHA/MI). A cette rencontre, la coordination a pointé du doigt des combines qui seraient orchestrées par le chef du département dans la gestion des marchés publics, du patrimoine immobilier, du fonctionnement des services et de l’organisation du travail. Pour la coordination, ce point de presse vise à prendre à témoin et à porter à la connaissance de l’opinion publique, le fonctionnement d’un système qui est aux antipodes de la gestion d’une administration publique dans un Etat démocratique.

Libertés syndicales bafouées, fonctionnement déséquilibré des structures du département et gestion opaque des marchés publics. Tels sont les griefs faits par la coordination des sous-sections des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilé du ministère des Infrastructures (SYTTPBHA/MI) à l’endroit du premier responsable du ministère des Infrastructures lors d’un point de presse animé ce vendredi 12 avril 2019.

La coordination, au cours de cette conférence, est revenue sur des pratiques au ministère qui offusqueraient bon nombre de travailleurs et qui montreraient que le chef du département des Infrastructures règne en maitre absolu. Et pire, le syndicat fait état de ce que certains agents subissent des pressions dans les sous- commissions d’attribution des marchés. « Depuis l’avènement du nouveau régime, nous sommes en lutte avec eux pour la transparence dans la gestion des marchés », a souligné le secrétaire général du SYTTPBHA/MI, M’bi Yaméogo.


Face à la situation qui se dégrade au sein du département, la coordination du (SYTTPBHA) veut attirer l’attention de l’opinion publique, sur les pratiques peu orthodoxes qui prendraient de l’ampleur au sein de ce ministère depuis son installation.

La coordination SYTTPBHA/MI a mis à nu des pratiques « maffieuses » et révéler certaines violations flagrantes dans divers domaines au département du « ministre Bulldozer ». En ce qui concerne les passations des marchés, la coordination a révélé des cas de violations des procédures de passation des marchés. Elle a évoqué le cas « du marché attribué après l’exécution des travaux » à savoir, le cas de 1.190 kilomètres de routes à Manga publié dans le conseil des ministres du 9 janvier 2019, marché relatif au Tour du Faso.


En plus, la coordination pointe du doigt l’usage abusif et excessif des procédures exceptionnelles de passation des marchés basés sur entente directe et consultations restreintes sans que la pertinence ne soit approuvée, et l’enlisement dans la passation des marchés comme celui du tronçon Fada-Kantchari-frontière du Niger dont le dépouillement dure depuis plus d’une année. « Figurez-vous, un bureau d’études qui a trouvé que les procédures d’attribution du marché n’ont pas été respectées et est allé à l’Autorité de régulation des marchés qui a refusé de l’écouter. Et il est allé saisir l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat. Ce qui signifie que tout le système est gangrené », a martelé le secrétaire général du SYTTPBHA/MI, M’bi Yaméogo.

Sur la gestion du patrimoine immobilier du ministère, la coordination annonce que les responsables du ministère ont loué à la société de brasserie BRAKINA 29 000 mètres carrés du terrain de la direction régionale des infrastructures du Centre. Sur le fonctionnement des services et l’organisation du travail, la coordination a dépeint des pratiques « lugubres » sur le programme d’entretien du réseau routier dont 60% est dans un état de dégradation très avancé.

La politisation très avancée de l’administration a été aussi évoquée. En ce qui concerne la politisation de l’administration, « c’est le cas emblématique de notre camarade qui a été nommé comme chef de service et on refuse qu’il prenne service parce qu’il n’est pas du parti au pouvoir MPP », a révélé le secrétaire général SYTTPBHA/MI.


Au regard de ces manquements, la coordination SYTTPBHA/MI exige du chef du département qu’il revoie sa copie dans le management du ministère et prenne en compte tous les acteurs du département pour un meilleur fonctionnement du ministère au profit de l’intérêt général.

Elle exhorte le ministre à observer, le respect strict de la règlementation en matière de passation de marché, l’arrêt des surfacturations dans les marchés publics et la fin de l’enlisement dans la passation des marchés publics.

Cette rencontre a été une occasion pour la coordination des sous-sections des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilé du ministère des Infrastructures (SYTTPBHA/MI) de rappeler que son combat ne repose pas sur des besoins pécuniaires mais sur la défense des travailleurs, des entrepreneurs, des usagers de la route et de toute la population burkinabè. Dans les jours à venir le SYTTPBHA/MI compte utiliser tous les moyens légaux pour défendre les intérêts des travailleurs et aussi demander plus de sérieux dans les dépenses des deniers publics.

Issoufou Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net