Le samedi 23 mars 2019, lors d’une conférence de presse organisée par un groupe de commerçants vendeurs de pièces détachées pour engins à 2 roues, à Bobo Dioulasso, les intervenants ont tenu des propos sur la mise en application du décret ministériel instaurant l’Autorisation spéciale d’importation(ASI) et sur la SAP. Conférence de presse que nous avons relayée sur lefaso.net le lundi 25 mars 2019. Dans le droit de réponse ci-dessous, la société Sap Olympic juge ces propos mensongers et de nature à ternir son image.

Ce n’est un secret pour personne, le tissu industriel du Burkina Faso est gravement malmené par la pratique tous azimuts de la concurrence déloyale alimentée surtout par la fraude fiscale et/ou douanière. Les conséquences d’un tel phénomène sont bien connues et sont entre autres, les fermetures d’unités industrielles, le découragement des investisseurs surtout du domaine industriel, le problème d’employabilité de nos concitoyens en particulier dans leur frange jeune, la privation de notre trésor public d’importantes recettes qui devraient normalement lui revenir, etc.

Face à cette situation, l’Etat Burkinabè a décidé de jouer son rôle de régulateur en prenant courant l’année 2018, un certain nombre de mesures en vue d’assurer un tant soit peu l’assainissement et la régulation de certains secteurs d’activité de notre pays.

C’est ainsi qu’il a, entre autres, procédé, par l’intermédiaire des ministères compétents, à la remise au goût du jour des textes relatifs au Certificat national de conformité (CNC) ; à la relecture des textes relatifs aux Autorisations spéciales d’importations (ASI) ou d’exportation (ASE) avec l’élargissement, aux pneus et aux chambres à air pour engins à deux (2) roues, la liste des produits dont l’importation ou l’exportation est soumise à ces Autorisations spéciales et la création d’une Brigade mobile du commerce (BMC) pour certainement mieux traquer les fraudeurs.

Depuis la prise des mesures dont certaines sont ci-dessus rappelées, nous assistons à une campagne visant à dénigrer et/ou à discréditer, tantôt le Ministère en charge du Commerce, tantôt notre société (la Société africaine de pneumatiques ‘’SAP OLYMPIC ») par la diffusion d’informations erronées et parfois mensongères.

Relèvent de ce genre d’informations, certaines allégations contenues dans la déclaration liminaire de certains membres des Associations de vendeurs de pièces détachées de Bobo-Dioulasso livrée, à l’occasion de la conférence de presse qu’ils ont organisée le samedi 23 mars 2019. Au titre de ces allégations, méritent d’être relevées celles qui suivent :

1)… « La caution pour les importations est très élevée. On ne peut pas demander à un commerçant de déposer 200 millions à la SAP avant d’importer des pneumatiques et des chambres à air »…

2)… « …Le plus marrant est qu’on nous oblige à prendre les produits de la SAP qui ne s’adaptent plus à l’évolution du marché ».

Nous tenons à dire tout de suite qu’aucune de ces deux (2) allégations n’est vraie et nous pensons qu’il est de notre devoir de ne pas les laisser prospérer dans l’opinion publique.

1) De la « caution de 200 millions »

Après l’entrée en vigueur des mesures rappelées plus haut, le ministère en charge du Commerce, par le biais de ses services compétents, a procédé à des séances d’explication desdites mesures aux opérateurs économiques œuvrant dans le domaine de l’importation et/ou de la vente des engins à deux (2) roues ou de pièces détachées y relatives. Dans ce cadre, la Direction générale de la SAP a eu à prendre part à trois (3) rencontres organisées dans ce sens par le ministère en charge du Commerce dont :

– deux (2) à Ouagadougou, notamment le mercredi 26 septembre 2018 avec quatre (4) personnes ou structures ayant répondu présent sur une (1) quarantaine d’invités et le jeudi 25 octobre 2018 avec trois (3) personnes ou structures ayant répondu présent sur une (1) quarantaine de conviés ;

- et une (1) à Bobo-Dioulasso le mercredi 5 décembre 2018 avec cinquante deux (52) personnes ou structures ayant répondu présent.

A l’occasion de toutes ces rencontres, les représentants du ministère en charge du Commerce ont procédé, entre autres, à la présentation des nouvelles dispositions, à l’énoncé de la procédure à suivre pour l’obtention des ASI ou ASE, les sanctions encourues en cas d’inobservation des dispositions en question. Mais nulle part, il n’a été question d’un dépôt de caution auprès de la SAP, encore moins d’une caution de 200 millions.

Le ministère en charge du Commerce pourrait, le cas échéant, infirmer nos propos. Une chose est sûre, nous n’avons pas connaissance des dépôts de telles cautions auprès de nos caisses. Nous nous demandons donc d’où les animateurs de la conférence du 23 mars 2019 tirent-ils cette information et souhaitons qu’ils nous en administrent la preuve en publiant les justificatifs des dépôts des cautions dont ils parlent.

Mais tout cela ne nous surprend pas. Il n’est pas à exclure que les conférenciers aient pu être induits en erreur par certains de leurs camarades. En effet, il nous est déjà revenu que certains importateurs et vendeurs de pièces détachées pour engins à deux (2) roues déclaraient, à qui voulait entendre, que le ministère en charge du Commerce, en rapport avec les responsables de la SAP, leur ont octroyé le monopole de l’obtention des ASI et ajoutent même qu’ils se font délivrer les ASI sans produire le moindre dossier de demande dans ce sens.

Nous avons été obligés, pour couper court à de telles allégations sans fondement, de demander une rencontre de clarification auprès du bureau de l’Union des vendeurs de pièces détachées cycles et cyclomoteurs du Burkina Faso (UVPD2C) qui a accepté de nous recevoir le lundi 11 mars 2019.

Cela nous a permis de lever tout équivoque en matière de délivrance des ASI. Nous avons également invité nos interlocuteurs à s’adresser systématiquement à la Direction des Guichets uniques du commerce et de l’investissement pour les questions d’ASI ou d’ASE et leur avons indiqué qu’il n’existait aucun monopole pour les ASI pour les pneus et chambres à air pour engins à deux (2) roues.

2) De la « non adaptation des produits de la SAP à l’évolution du marché »

Tout comme la première allégation, cette seconde allégation nous surprend et nous désole énormément.

Lors de la rencontre explicative organisée à Bobo-Dioulasso le 5 décembre 2019, par le Directeur régional du Commerce des Hauts-Bassin et se rapportant aux nouvelles mesures évoquées plus haut, cette deuxième allégation figurait dans la déclaration qu’a faite à l’occasion, le représentant des associations des vendeurs de pièces détachées pour engins à deux (2) roues de Bobo-Dioulasso. A ladite rencontre, nous avons dit et démontré en quoi l’allégation en question était loin d’être juste.

Mieux, nous avons organisé une sorte de journée portes ouvertes le 17 décembre 2018 à laquelle nous avons convié tous les acteurs du domaine des engins à deux (2) roues (engins et pièces détachées). Plus d’une cinquantaine d’acteurs concernés ont répondu présents à notre invitation et sont venus de tous les quatre (4) coins du Burkina Faso. A tous ces invités, nous avons fait visiter nos installations techniques, leur avons entre autres montré nos process de fabrication, toute la gamme des produits fabriqués par la SAP (voir encadré).

Il a pu être démontré à nos visiteurs de ce jour 17 décembre 2018, que la SAP est en mesure de fabriquer tous les pneus et toutes les chambres à air qui chaussent presque tous les engins à deux (2) roues en circulation au Burkina Faso et ce, dans des normes de qualité excellente tout en suivant l’évolution des besoins du marché. Pour ce dernier aspect des choses, il convient de préciser qu’il a pu être montré à nos visiteurs du 17 décembre 2018, que la SAP fabrique depuis déjà un certain temps, des pneus avec ou sans chambres à air destinés aux motocycles.

Il est à noter que la plupart des conférenciers du 23 mars 2019, pour ne pas dire tous, ont participé aussi bien à la rencontre organisée le 5 décembre 2018 par la Direction régionale du Commerce des Hauts-Bassins, qu’à celle organisée le 17 décembre 2018 par la Direction générale de la SAP. C’est pourquoi, quand nous voyons certains parmi eux tenir ces genres de propos après toutes ces informations qu’ils ont reçues, nous sommes étonnés et nous ne pouvons pas nous empêcher de croire qu’il s’agit là d’une volonté délibérée de manipuler l’opinion publique à des fins à peine voilées.

Pour terminer, nous pensons qu’il est bon de rappeler un certain nombre de choses à l’attention et à la vigilance de l’opinion publique.

1) Sur le plan de la qualité

La SAP a toujours fait et continue toujours de faire des produits reconnus comme étant des produits de très bonne qualité et cela, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières de notre pays. A titre d’exemple, la maison YAMAHA au Japon avait autorisé dans le temps, après des tests pointus, la défunte Société Industrielle du Faso (SIFA) à s’approvisionner auprès de la SAP en pneumatiques pour la première monte des engins YAMAHA au Burkina. Par ailleurs, une étude de marché réalisée dans le courant du dernier semestre de l’année 2018 par le cabinet « NET SERVICE CONSULTING » a fait ressortir, entre autres, dans ses conclusions que 87 % des utilisateurs d’engins à deux (2) roues au Burkina Faso reconnaissent que les produits SAP sont de bonne qualité. Que d’autres personnes soutiennent le contraire, cela laisse perplexe.

Il convient de noter que la SAP n’épargne et n’épargnera aucun effort pour maintenir, voire améliorer le cap en matière de qualité, en témoigne le volume total d’investissements réalisés entre 2012 et 2018 et estimés à plus d’un milliard trois cent millions (1 300 000 000) de francs CFA en termes d’acquisitions d’équipements nouveaux ou d’équipements de renouvellement.

2) Sur le plan de la concurrence

La SAP n’a pas peur de la concurrence loyale. Ce qui est méprisable et que la SAP condamne, c’est la concurrence déloyale. Ce que la SAP condamne, c’est le fait que certains acteurs de son secteur d’activités se servent des fonds qui devraient normalement revenir à l’Etat pour subventionner, en quelque sorte, des produits qu’ils importent de l’étranger et concurrencer illégalement des produits similaires fabriqués au Burkina ou importés de façon régulière. Ces fonds viennent essentiellement des droits, taxes et impôts divers que les acteurs en question ne payent pas ou presque tels que :

- les droits et taxes de douanes au taux de 45 % minimum ;

- la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au taux de 18 % ;

- le prélèvement à la source à titre d’acompte de l’impôt sur les sociétés au taux de 2 % ;

- etc.

Soit une marge concurrentielle totale minimum en leur faveur de 65 % environ.

La pratique de la concurrence déloyale par la fraude est un phénomène fatal pour les industries locales et dévastateur pour l’économie nationale.

Ce que demande la SAP et certainement, la plupart des sociétés industrielles de notre pays, c’est que l’Etat joue pleinement et efficacement son rôle régalien de régulateur en faisant en sorte d’offrir à tous les acteurs, un environnement des affaires sain et où tout le monde peut se battre à armes égales.

La nécessité de la création de la Brigade mobile du commerce (BMC) est d’une évidence on ne peut plus claire car, pourquoi forger une arme contre un danger inexistant ?

C’est en cela que la SAP salue à leur juste valeur, les dernières mesures courageuses prises par le gouvernement burkinabé, à travers notamment le ministère en charge du Commerce et celui en charge de l’Economie et des finances, en matière de lutte contre la fraude. Elle encourage le gouvernement à persévérer dans ce sens.

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Source: LeFaso.net