A l’audience de ce mardi 26 mars 2019, le parquet militaire a poursuivi la diffusion des pièces à conviction. Parmi les fichiers sonores présentés dans la matinée, il y a un entretien téléphonique du journaliste de Jeune Afrique, Rémi Carayol, de Sidi Omar, membre de la coordination des mouvements de l’AZAWAD, et du maréchal des logis chef Ouédraogo Moumouni. Tous ont échangé avec le Général Gilbert Diendéré.
Dans la première communication, celle avec le journaliste, le Général explique que ce qui coince, reste le manque de garantie pour la sécurité de ses hommes, vu que beaucoup étaient arrêtés ou recevaient des menaces. Dans l’audio, l’ancien chef du CND a évoqué la libération des autorités de la Transition comme élément de bonne foi du RSP pendant les négociations, même si celui-ci semble avoir été payé en monnaie de singe.
Dans la conversation à peine audible, avec le gendarme Ouédraogo Moumouni, le parquet note que ce dernier a exprimé son soutien au Général Diendéré. Ce dernier a également eu un échange avec le sociologue malien, Sidi Omar, de la coordination des mouvements de l’AZAWAD, le 23 septembre 2015.
Le Général, suivant le contenu de la pièce, a exprimé ses inquiétudes sur le désarmement et le cantonnement. Sidi Omar, accusé également dans la procédure, a exprimé son soutien au Général en affirmant que le Général Pingrenoma Zagré « allait payer sa trahison tôt ou tard ».
Sidi Omar, dans l’audio, a également demandé au Général Diendéré de ne pas remettre les armes si ses hommes lui sont toujours fidèles. En réponse, Golf aurait lâché : « On est obligé de faire semblant. On n’a pas fait la guerre. On n’a même pas commencé ».
A propos du dernier élément sonore, le parquet militaire est convaincu de la posture de la hiérarchie militaire qui n’a pas joué le jeu des putschistes.
Le ministère public a également avancé que le Colonel Abdoul Karim Traoré coordonnait les actions au niveau du MNLA pour le compte du Général Diendéré puisqu’il ressort de la pièce sonore, que Sidi Omar se plaignait de ne pas pouvoir joindre le colonel depuis 11 h.
Appelé à la barre, Sidi Lamine ne s’est pas exprimé sur la question. Son conseil, Me Aouba Zaliatou, a fait savoir que traiter la hiérarchie militaire de traître, c’est reconnaître que cette hiérarchie a marché à un moment donné avec le RSP. Elle a également rappelé que le fichier audio a été modifié, chose qu’aurait reconnu le juge instructeur. L’avocate dit ne pas comprendre enfin pourquoi le Maréchal des logis chef, Ouédraogo Moumouni, n’est pas dans le box des accusés puisque ce dernier a également exprimé son soutien au Général Diendéré.
Revenant à la conversation entre son client et le journaliste Rémi Carayol, Me Olivier Yelkouni, a fait savoir au parquet militaire qu’il existe dans la conversation des passages à décharge pour le Général Diendéré tels que «
Ils sont toujours ouverts au dialogue
On va tout faire pour que ça ne dégénère pas
On ne va pas jeter de l’huile sur le feu «
« Nous sommes d’accord que des mots ou phrases peuvent être mis à la décharge du Général Diendéré mais c’est vous, les avocats, qui êtes là pour soigner les intérêts du Général. Ce n’est pas au parquet de le faire sinon quel serait votre rôle ici ? », a répondu l’accusation.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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