Le témoignage du Colonel-major Théodore Palé, Chef d’état-major général des armées adjoint (CEMGAA) au moment du putsch s’est poursuivi ce vendredi 15 février 2019. La question du bombardement du camp Naaba Koom II de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 29 septembre 2015 a une fois de plus refait surface. Y-a-t-il eu des victimes ?

Y-a-t-il eu des victimes, des morts lors du bombardement du camp Naaba Koom II le 29 septembre 2015 par l’artillerie lourde ? Cette question qui taraude les esprits de plus d’un n’est pas près de trouver une réponse consensuelle entre la hiérarchie militaire et les putschistes du Conseil national pour la démocratie (CND) incarné par le Général Gilbert Diendéré. Suite à une question de Me Mireille Barry, avocate du Général Djibril Bassolé, quant à la présence d’éléments de l’ex-RSP dans le camp lors du bombardement, le Colonel-major Palé affirme qu’il y’avait belle bien des soldats dans le camp.

Et pourquoi il n’y a pas eu de victimes ? Le pilote de chasse rétorque que le camp est vaste donc les tirs se sont dirigés dans les zones où il n’y avait personne. Si fait qu’il n’y a pas eu de victimes. Une réponse qui ne satisfait pas l’avocate. Pour Me Barry, le camp était vide au moment du bombardement. La hiérarchie militaire qui a cautionné le coup d’Etat dès le début a voulu se racheter auprès de la population en bombardant un camp vide. Cela pour avoir l’assentiment de la population.

Le Général Diendéré qui était déjà à la barre pour la confrontation avec l’ancien CEMGAA, corrobore les dires de l’avocate. Selon ‘’Golf », c’est un camp vide que la hiérarchie militaire a ordonné de bombarder pour se sauver la face. Le Colonel-major Palé persiste et signe que le camp n’était pas vide.

« Lors du premier bombardement, le Général Diendéré était en train de revenir au camp », lance-t-il. Ce qui fait dire à l’accusé Diendéré que c’est donc sa personne que la hiérarchie militaire voulait éliminer pour éviter qu’il ne puisse se retrouver devant cette même barre pour témoigner de leur complicité, leur implication active dans ce putsch.

Le Parquet trouve que le Général vient de faire une nouvelle révélation qui tranche avec son passage à la barre. En effet le président du CND avait affirmé que le bombardement avait causé des victimes. Sinon même une hécatombe et que la hiérarchie militaire veut cacher la vérité au peuple burkinabè et à la communauté internationale.

Des deux versions, le parquet militaire se demande ce qu’il doit prendre en compte. Et se basant sur l’expertise téléphonique, le ministère public fait cas de l’échange téléphonique entre le Général Diendéré et son fils qui cherchait à savoir pourquoi les éléments de l’ex-RSP n’ont résisté. Et au Général de demandé à son fils s’il connaissait l’artillerie lourde car les éléments ont déserté le camp au premier bombardement.

Marcus Kouaman

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Source: LeFaso.net