On se souvient que dans le cadre d’un mouvement d’humeur, et dans l’optique de paralyser les services (tribunaux et maisons d’arrêt et de correction du pays…) enclenché par le Syndicat national de la garde de sécurité pénitentiaire (SYNAGSP), des éléments avaient, le 1er novembre 2018, fait irruption au domicile de leur ministre de tutelle, le ministre de la Justice René Bagoro, pour procéder au désarmement des leurs en poste à ce niveau. Cette situation a donné lieu à une mesure « forte » de la part du gouvernement qui, le 14 novembre 2018, décidait de révoquer dix agents de la Garde de sécurité pénitentiaire pour « commission de faute d’extrême gravité » et de suspendre le SYNAGSP.

Mais ce durcissement de ton du gouvernement n’a pas suffi à arrêter la détermination des agents de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) qui ont poursuivi leur mouvement d’humeur, avec pour entre autres exigences la démission du directeur général de la GSP, qu’ils obtiendront le 4 février 2019.

Au même moment, ils intentaient une action en justice contre la décision de révocation des dix éléments sus-mentionnés.

Un contentieux qui va connaître une nouvelle étape ce vendredi 8 février 2019, avec le Conseil d’Etat qui a décidé de suspendre la mesure de révocation du gouvernement, en attendant la décision sur le fond du dossier, apprend-on de l’Agence d’information du Burkina, citant l’avocat de l’Etat.

A en croire le confrère de l’avenue Thomas-Sankara, qui rapporte une interprétation de l’avocat des dix éléments GSP, l’acte du Conseil d’Etat implique que ceux-ci « reprennent le travail, en attendant que le juge du fond dise si le décret est bon ou mauvais ».

« Aussi, la décision de justice astreint l’Etat burkinabè au paiement de 1 500 000 F CFA au titre des frais engagés non compris dans les dépens », apprend-on.

Rappelons également que la décision de révocation desdits éléments et de suspension du syndicat avait valu une déclaration conjointe des syndicats des magistrats et des greffiers qui ont appelé le gouvernement « à reconsidérer urgemment les mesures prises ».

En attendant la décision sur le fond, l’on peut dire que l’acte du Conseil d’Etat est une victoire d’étape pour le Syndicat national de la garde de sécurité pénitentiaire (SYNAGSP) et, en particulier, les dix éléments directement concernés.

Affaire à suivre donc !

OL

Lefaso.net

Source: LeFaso.net