Des cotonculteurs, réunis au sein du Collectif citoyen pour la science et le développement durable (CSDD), ont organisé une conférence de presse, le samedi 26 janvier 2019 à Bobo-Dioulasso, pour dénoncer la suspension du coton génétiquement modifié, communément appelé coton Bt, au Burkina Faso. Ils ont souhaité la levée de la suspension afin de sauver la filière coton dans notre pays.
Selon les conférenciers, depuis le retour de la production du coton 100% conventionnel, les producteurs de coton éprouvent de plus en plus de difficultés chaque année pour rembourser leurs dettes contractées auprès des sociétés cotonnières. En effet, l’Agence interprofessionnelle de coton du Burkina Faso (AICB) a décidé d’une suspension unilatérale du coton génétiquement modifié couramment appelé coton Bt, en 2016. A la place du coton Bt, c’est désormais le coton conventionnel qui est imposé à 100% à tous les producteurs de coton du pays.
Selon ces producteurs, ce type de coton est très pénible à produire car il demande beaucoup plus de traitement en pesticide (plus de 6 litres à l’hectare, tandis que le Bt n’en est qu’à 2 litres à l’hectare), et requiert l’utilisation d’une main-d’œuvre importante. C’est pourquoi, réunis au sein du collectif, ces producteurs de coton dénoncent le choix du coton conventionnel et réclament le retour du coton Bt pour le bonheur des cotonculteurs. Un coton qui, selon eux, a beaucoup d’avantages non seulement pour les producteurs, mais aussi pour le pays.
Cependant, ils affirment que la culture du coton conventionnel n’est pas sans conséquences sur la production du coton au Burkina Faso. A en croire ces derniers, cette situation impacte négativement les finances des populations rurales qui tirent l’essentiel de leurs revenus de la vente du coton graine. « Du point de vue santé, la production du coton conventionnel est un véritable désastre non seulement pour les producteurs eux-mêmes, mais surtout leurs familles car n’ayant pas un équipement adapté pour la manipulation des pesticides, les exposant ainsi à des intoxications. En ce qui concerne l’environnement, les informations dont nous disposons nous montrent que chaque année au Burkina Faso, sont déversés sur notre sol plus de 3 600 000 litres de pesticides pour le coton seul. Cela représente une menace sérieuse pour l’environnement et la biodiversité », a indiqué le porte-parole des cotonculteurs. Il a aussi rappelé qu’au-delà des producteurs de coton, c’est toute l’économie du Burkina Faso qui est exposée à un danger à court et à moyen termes, avec le retour du coton conventionnel.
C’est pourquoi, ils ont formulé une requête à l’endroit des autorités du pays. « Vu l’importance de la production cotonnière pour l’économie du Burkina Faso et l’impact socio-économique de cette culture sur les populations rurales, notamment en les aidant dans l’amélioration de leurs conditions de vie à travers la réduction de leur pauvreté, il est impératif pour les autorités du Burkina de sauver la filière coton en levant la suspension de la culture du coton Bt qui a fait ses preuves dans notre pays », ont-ils souhaité.
Toutefois, ils estiment que la culture du coton Bt offre beaucoup d’avantages dont l’augmentation des revenus des producteurs due à un meilleur rendement à l’hectare ; la réduction du coût total des intrants de coton à l’hectare par une baisse du nombre de traitement. Selon eux, le coton Bt résiste mieux aux attaques des parasites, notamment la chenille légionnaire.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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